On s'attend à du profond, du bien joué, du philosophique évidemment - et puis en fait, rien n'arrive et on s'emmerde à cent sous de l'heure. (coucou L'homme irrationnel).
Commençons par rétablir certaines vérités - car le synopsis est totalement mensonger :
Non, Huppert n'est pas une prof de philo passionnée par son métier - il n'y a qu'à l'écouter ânonner ses cours auxquels elle ne croit pas une seconde devant une assistance de lycéens mutiques pour comprendre qu'Isabelle n'avait RIEN A FAIRE dans ce rôle-là. Pourtant dieu sait si je l'aime, cette rousse actrice, mais sa froideur et son insensibilité - et ici sa pingrerie de petite fonctionnaire mesquine - ont fini par m'agacer, surtout dans ce film. Son goût pour la pensée est aussi vide qu'absent et en aucun cas elle ne souffre de déformation professionnelle : aucune sagesse ni intelligence ni culture à noter dans sa vie privée, à croire qu'elle n'a tiré aucune leçon de ses propres cours ni des centaines d'ouvrages qui tapissent les murs de sa maison.
Alors oui, son mari la quitte mais elle ne se remet absolument pas en question et prend la chose aussi calmement, facilement que quand elle se fait violer - à croire que tout glisse sur elle, sans la moindre aspérité. Et même, même quand ses yeux s'embuent, on n'y croit pas une seconde, l'émotion ne passe pas : Mme Huppert est austère, roide comme la justice et ses larmes pas convaincantes du tout. (et puis, soit écrit en passant : Isabelle, mange ! nom de dieu ! Tu as la silhouette d'une fillette rachitique grandie dans le Sahel, de profil on te voit à peine - remarquez qu'elle n'avale quasiment jamais rien aux scènes de repas - tout s'explique).
Son insensibilité est choquante - j'en veux pour preuve cette scène de pré-repas de Noël où elle vire littéralement son ex-mari de chez elle, alors qu'il lui confie qu'il est seul... 25 ans de vie commune, deux enfants, un petit-fils, et alors ? On va quand même pas s'embarrasser avec des sentiments et des états d'âme, non ? Invraisemblable et outrageant.
Le reste du film constitue un parangon de branlette intello pseudo profonde sauce quartier latin - des discussions qui se veulent intéressantes mais sont seulement soporifiques (l'étudiant parisien soit disant engagé qui part dans le Vercors - à hurler de rire!!), on ne saisit pas vraiment la relation qui unit Huppert à ce normalien, tout le monde joue mal, on ne sent aucune conviction de la part des comédiens, c'est ennuyeux au possible, on n'en retire rien qu'une impression de prétention de la part de la réalisatrice qui a voulu faire un film de et pour bobos / fonctionnaires (de gauche) - et y a parfaitement réussi. Next !