Dans le cinéma classique, tout est fait pour créer une sorte d'homogénéité entre l'espace et le personnage. C'est le personnage qui détermine cet espace en paysage. Il le controle. A tel point qu'on oublie le plus souvent cet espace.
Ici, c'est l'opposé. Un groupe d'amis, fesant partie de la (grande) bourgeoisie italienne se retrouve débarquer dans un espace où au première abord, ils n'ont rien à y faire. Cet espace c'est un ile sauvage, naturel. Il y a une opposition, une hétérogénéité entre les personnages et cette espace. Et cette nature recelle quelque chose d'inconnu, qui dépasse les personnages, et qui va rentrer en intéraction avec eux. C'est le changement climatique qui intervient.
Ce changement climatique va aboutir à la disparition d'un des personnages. Le fond l'engloutit. C'est la disparition d'Anna. La nature est incontrollable. Il y a une montée en puissance (le bruit des vagues de plus en plus fort, le vent qui controle de plus en plus le mouvement des cheveux des personnages). Le fond commence à intervenir sur les personnages.
Cette idée sera présente tout au long du film à travers les bruits sourds des vagues, toujours la pour rappeler cet inconnu où quand la situation échappe aux personnages.
Enfin, la où c'est important, c'est que grace à cette opposition de l'espace et des personnages, la mise en scène n'est plus soumise à UN sujet, UNE intrigue, UNE ligne directive narrative comme dans le cinéma classique. La mise en scène est éclaté et offre un champs de possibilités, qui conduit à l'avénement de sujets, d'intrigues péréphériques.
Tout est possible. Et c'est la toute la puissance de ce cinéma.