J'ai vu Le Voleur de Bicyclette il y a peu et il me semble évident qu'il y a matière à une comparaison sacrément riche avec L'Avventura (au passage S/o aux gars de la chaîne YouTube Versus, très bon dans ce domaine). Le cauchemar de pauvreté de l'un résonne à merveille avec l'errance dans la richesse de l'autre. Mais je n'irai pas plus loin que cette belle phrase, c'est trop institutionnel/pédagogique chiant à faire, et qui plus est, j'ai beaucoup trop peu d'amour pour L'Avventura. Donc on va plutôt se concentrer sur ce dernier en essayant de ne pas rabâcher ce que tout le monde dit depuis que le film existe.
Méta : à la vue du titre, la brunette se dit qu'il va falloir un peu d'action dans cette aventure sur une île. Première idée : "ahhh un requin!". Ça a fait son petit effet, mais c'est encore un peu léger se dit-elle. La deuxième idée lui vient après une conversation avec son mec (conversation où elle se rend compte que c'est un gros sac à merde) : "je vais disparaître, ça lancera une grande enquête!". Là encore ça fera son petit effet, mais finalement très vite tout le monde s'en battra les couilles. Du coup la brunette décide de ne pas remettre les pieds dans le film, on la comprend très bien (le milieu dans lequel elle évolue pue l'ennui).
Oui oui c'est une façon bien habile pour amener le délire du film. À savoir se fait chier comme les personnages que l'on suit qui tourne en rond (à beaucoup de niveaux).
La réal' est au diapason du trip, et c'est vrai qu'on ne peut qu'apprécier la grande richesse des cadrages avec beaux interprètes dans beaucoup beaux décors. De tous ces plans relativement fixes qui constituent le film, un ressort particulièrement : le travelling avant sur une église, d'un air de dire "mais où est la foi dans tout ça?". La seule intervention directe du réalisateur dans le film? En tout cas faut bien reconnaître que c'est une question sacrément pertinente dans le film; et décidément ouai les travellings sont une affaire de morale.
Un autre passage qui ressort c'est ce moment avec la troupe de mec qui regarde l'actrice -ouai évidemment on les comprend ces dalleux la fille est sensuelle- qui sonne plutôt onirique contrairement au reste du film très terre à terre. On est d'accord ça colle complètement avec son aventure intérieure, mais là c'est hors réel. Et puisqu'on est dans le lancé de crotte de nez, j'ajouterai que les baisers et les pleurs de l'actrice sonnent faux. M'enfin les baisers pas crédible à l'écran c'était légion à l'époque.
Bref j'suis dans l'équipe des gens qui n'ont pas pris d'émotion devant le film (peut être à l'exception du plan de fin) mais qui reconnaisse aisément toutes les avancés/qualités qu'on lui prête depuis toujours. En somme à Cannes '60 j'me serais marré à siffler le film avec d'autres glands et j'aurai applaudi la réception du prix spécial avec les glands plus justes.
Blasant comme film
Totalement réussi
PS : le moment avec la perruque annonce que la blonde va prendre la place de la brune, n'est-ce pas?