... de fils blancs !
Festival de facilités --- voire de niaiseries --- qui ne plombe pourtant pas ce film surestimé.
Réglons d'emblée le problème de la musique : en-ces-temps-là, on la faisait souvent gueuler pour un oui ou pour un non (pas que pour dramatiser l'action).
Raoul lui-même aurait pu réaliser un documentaire sur les limaces sur fond de Chevauchée des Walkyries. La bande-son de White Heat est ignoble, crispante, mais passons...
Plutôt que de pondre un texte en bonne et due forme, je poserai des questions (100% "spoil"), en suggèrerai d'autres
le contrôleur, face à deux gangsters armés, qui tente de jouer les héros avec pour matraque une thermos, ça vous va ?
le matelas installé sur le train quand la doublure de James Cagney (Cody) saute dessus, vous l'avez repéré ?... ça vous va ?
Le gars brûlé au visage, abandonné par le gang, mais retrouvé illico par la police qui identifie des empreintes digitales sur le paquet de clopes que lui a laissé son copain pourtant censé l'éliminer !
la mère (connue des services de police) qui, au lieu de se planquer avec les autres après l'attaque du train, sort acheter pour son fils... des fraises ! ... C'est le scénariste qui est aux fraises !!
(elle parvient à semer les poulets... qui retrouveront quand même la caisse et ses occupants ; ben voyons...)
les infernales migraines de Cody qui nécessitent l'intervention de sa vénérée mère... histoire de trouver au gangster une faiblesse à peu de frais, ça vous va ?
en taule, maman étant absente, c'est le flic en mission (H. Fallon devenu V. Pardo) chargé d'approcher le vilain Cody qui, comme voulu par la police, intervient pour apaiser Cody pendant une de ses crises ; ça vous va ?
Maman surprend comme par hasard --- en zieutant par la fenêtre (ah, ces bonnes femmes) --- l'épouse de son fiston-prisonnier en train de bécoter le beau séditieux du gang...
le prisonnier arrêté jadis par Fallon-Pardo qui n'as pas encore quitté le gnouf quand le flic y entre... et qui est même le détenu chargé de désinfecter les bras des taulards pendant la séance de vaccination !
Cody a un allié en cabane (même cellule !). Qui ça ? ... Tenez-vous bien... : un sourd qui sait lire sur les lèvres des prisonniers et qui, de fait, calme la parano de Cody en lui refilant de l'info...
* Quand la fausse épouse de Pardo (une autre flic, a priori) lui rend visite au violon, le sourd est lui aussi au parloir, à deux mètres !! ... Pratique, non ?! ... Et le Pardo, avec cet "espion" à côté de lui, qui en fait des tonnes... pour éviter d'être observé : pathétique.
Cody devenant fou de rage en apprenant, dans l'immense réfectoire, que son adorable mère est morte. ... Sa métronomique série de bourre-pifs aux matons est d'un ridicule...
on laisse un des codétenus de Cody lui enlever sa camisole... et le voilà qui lui refile un flingue, au nez et à la barbe du médecin, des gardiens, des flics...
évasion du pénitencier : les doigts dans les naseaux.
Pardo essaye de filer de la retraite ou s'est réfugié le gang : effroyable pugilat avoué dans cette réplique :
That was pretty fancy wrestling, kid. Where'd you learn it ?
l'absurde topo didactique de Cody sur le cheval de Troie : c'est pour convaincre ses hommes ou bien le spectateur ?
la radio de la femme de Cody qui tombe en panne et permet à Fallon-Pardo d'en faire un mouchard pour ses collègues (installé sous le camion-citerne), ça vous va ?
le type de la séance de vaccination qui est recruté pour le nouveau coup de Cody ! ... et qui bien sûr reconnaît Fallon-Pardo pendant leur casse à la raffinerie...
Cody armé d'un fusil à pompe qui crible de plombs une tuyauterie, mais qui l'instant d'après tue un homme avec une précision de sniper...
Le final est totalement prévisible, jusque dans les dernières paroles de Cody (au mot près !).
Malgré ses faiblesses, notamment ses tours de passe-passe grossiers, le film de Walsh est loin d'être mauvais. L'action, le rythme et le jeu explosif de James Cagney parviennent à réparer le vilain canevas de fils blancs.
Un point notable : la mise en avant des moyens technologiques de la police américaine d'alors.