Le grand Raoul Walsh réalise avec White Heat l'un des sommets du film de gangster. Sans doute le maitre-étalon du genre et l'une des pièces maîtresse des films de Scorsese et De Palma.
Révélant une image de véritable psychopathe, tout en intériorité dans ses moments de pause, et explosant subitement littéralement dans une fureur destructrice, Cody Jarrett interprété par un James Cagney habité, est un monstre à visage humain, cruel, calculateur, psychotique, il vit sous la domination d'une mère impitoyable. Dans ce rôle, dont il est avec George Raft et Edward G. Robinson, l'une des figures incontournables du genre, Cagney explose littéralement dans des moments de furie destructrice. Ce personnage aura j'en suis persuadé, inspiré tout un tas de personnages de gangsters psychotiques. Joe Pesci dans les Affranchis et Casino, mais aussi le Pacino de Scarface.
En vétéran du genre, Raoul Walsh réussit une œuvre plastiquement irréprochable, à l'image admirable. Sa réalisation, alliant rythme et étude psychologique, emporte aisément le morceau et offre quelques scènes cultes comme lorsque Jarrett apprend la mort de sa mère, Cagney semble habité..., et un final apocalyptique qui met en exergue toute la furie intérieure d'un être ravagé qui finit par exploser en déclenchant les flammes de l'enfer.
Sans doute pas le meilleur Walsh, tant l’œuvre de ce réalisateur est dense et aura participé à l'élévation cinématographique Hollywoodienne, mais quand même un sacré morceau de bravoure à la réalisation impeccable servie par le jeu admirablement convaincant d'un James Cagney habité.