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Jamais sans mon Fils

1858, Bologne: Edgardo, un enfant juif né il y a 6 ans et non baptisé chrétiennement, est kidnappé par l’autorité religieuse de la ville sur ordre papale et conduit à ce dernier, Pie IX. Pour lui le début d’une nouvelle vie religieuse stricte; pour sa famille et la communauté juive rejointe par d’autres, le motif d’une révolution.

Le voici ce compte-rendu de l’un des plus célèbres « crimes » religieux : un rapt d’enfants de religion différente. Le transmettre en ces temps difficiles n’était pas mission aisée, cette dernière est brillamment relevée.

Naître dans une communauté religieuse précise et être empêché de la fréquenter constitue en soi un crime. Si aujourd’hui il est contestable, à l’époque le braver était passible de mort religieuse voire humaine.

On pouvait craindre un ton dramatique et classique mais Bellochio parvient sans aucun mal à transmettre ce sentiment de vol et d’injustice, tout en osant défier cette autorité par une féroce satire indirecte sur cette autorité où des hallucinations se mélangent à la réalité, et à mettre en avant le sens du mot famille : unie pour la vie, que ce soit le meilleur ou ici le pire.

L’expérience est absolument captivante et passionnante, particulièrement si, comme votre serviteur, vous auriez tendance à ne pas repousser votre orientation religieuse mais être sceptique quand à son autorité suprême, ce qui est le cas de l’auteur de la nouvelle ayant inspiré le film. Les séquences religieuses sont remarquables mais c’est essentiellement ce dilemme auquel est confronté Edgardo qui marque le plus : ne se rendant enfant pas compte de cette séparation mais souffrant de l’absence d’une mère, il va être confronté à un véritable dilemme religieux alors que de l’autre côté, ses proches et l’Histoire se chargeront du véritable procès.

Magnifiquement interprété notamment Barbara Ronchi, mère prête à tout pour récupérer son enfant, avec une musicalité rappelant les grands compositeurs italiens et une issue révélatrice de ce dilemme, cette expérience vous passionnera si vous avez ce même esprit critique.

A recommander vivement 

vincenzobino
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le 11 nov. 2023

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vincenzobino

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