L'Everest savait qu'un jour inévitablement un homme réussirait à atteindre son sommet. C'est certainement pour se venger de cette inéluctabilité qu'elle a fait en sorte qu'on ne sache jamais d'une manière certaine l'identité de l'homme qui a réussi le premier à atteindre le "Toit du Monde". Est-ce bien Edmund Hillary et Tensing Norgay qui sont parvenus à accomplir cet exploit les premiers en 1953 ou est-ce plutôt George Mallory et Andrew Irvine 29 ans avant ??? Seuls la Montagne sans pitié, Mallory et Irvine connaissent à ce jour la réponse à ce mystère.
"L’épopée de l'Everest", c'est un documentaire sur l'expédition Mallory-Irvine. C'est un documentaire d'une valeur inestimable. C'est un documentaire inestimable pour sa première partie ethnographique qui filme les populations tibétaines qui semblent d'une autre époque, qui semblent dater de plusieurs siècles (on a même un village où les habitants ne se sont jamais lavés de leur vie !!!). Il vaut mieux fermer les yeux sur des intertitres parfois un brin condescendants pour se concentrer sur l'unicité incroyable de ces images.
C'est aussi un documentaire d'une valeur inestimable pour sa deuxième partie où cette fois ce sont les hommes contre la Montagne. Si ce n'est pour cette dernière, pas de rôles principaux, même pour Mallory et Irvine sauf inévitablement bien sûr lors de l'issue tragique, juste un groupe d'hommes. Et là, on va avoir des images absolument splendides, d'une telle beauté qu'on se croirait parfois dans un lieu féerique (dominé par une fée très dangereuse bien sûr !!!). Un véritable régal pour les yeux, jamais l'Everest n'avait jamais été filmé ainsi et ne le sera plus jamais par la suite. On nage même quelques fois en plein mysticisme, à l'image du final où on voit le plus haut sommet du monde nous écraser de son immensité et nous faire comprendre qu'on est rien par rapport à lui. Elle mérite bien le nom que les tibétains lui ont donné : Chomolungma, la "divine mère du monde".