Un tueur rode dans New York, exécutant de manière atroce de belles femmes, tout en cancanant. Oui oui, vous avez bien lu, notre tueur cancane. Ce qui fait de lui un infect canard ?
Et que va faire la police ? Et bien pas grand chose... Notre inspecteur en chef préférant papoter tranquillement avec un psychologue aussi inutile que lui. Mais au moins, pendant ce temps, le spectateur se rince l’œil !
"Lo Squartatore di New York" est un giallo, sorti alors que le genre avait déjà largement commencé à tomber en désuétude. Néanmoins, il faut bien avouer qu'il est construit comme un film pornographique...
L'intrigue est ténue, les acteurs franchement moyens, le scénario aligne des personnages secondaires surtout bons à se faire occire. Tandis que le film enchaîne les séquences érotiques très explicites, qui débouchent ici non pas sur du sexe (enfin pas toujours), mais sur des meurtres sauvages, clairement construits comme les points d'orgue du film.
Toutefois, on est loin d'une bisserie de bas étage, car c'est Lucio Fulci derrière la caméra. Oubliez les série B/Z qui vous font miroiter un film sanglant pour arriver à 2/3 tueries passables. Ici, le père Fulci est plus que généreux sur le compteur de morts, et toujours aussi habile à gérer des trucages gores dérangeants (quelle obsession pour l'oeil !). Sa mise en scène baroque et fulgurante (gros plans, grands angles, coupures rapides) renforçant très bien ce cauchemar urbain.
A côté, d'autres séquences sont particulièrement réussies (celle du peep show en particulier). Grâce au montage travaillé, ou tout simplement à l'ambiance poisseuse du film. New York n'a en effet ici rien de glamour. Une bonne partie de l'intrigue se déroule dans les quartiers rouges. Fulci montre ainsi que les vices de ses protagonistes sont reflétés dans ces endroits sordides.
A l'arrivée, un film très inégal, dont l'expérience dépendra de vos goûts : (a)mateurs et connaisseurs de cinéma bis italien, de giallo ou de gore, foncez. Les autres, fuyez.