Actrice de films pornographiques, l'ambition de Brigitte Lahaie était de se reconvertir dans le cinéma traditionnel et de prouver qu'elle n'avait rien à envier à personne. Au niveau de la beauté et de sa plastique, c'est sûr et certain. Dès les premières images, on la voit se prélasser nue dans un jacuzzi. Je ne vois pas très bien en quoi ça a un rapport avec l'histoire tellement c'est gratuit mais ça permet de se rincer l’œil.
Le réalisateur Michel Caputo (Arrête de ramer, t’attaques la falaise, ça présage du pire) se montrant plus doué pour filmer les courbes de sa comédienne principale que des fusillades ou des courses-poursuites. A sa décharge, si je puis m'exprimer ainsi, venant lui aussi du film X, puis passé par la comédie, on ne peut pas demander à un mercenaire de sa trempe de réaliser un bon polar du premier coup.
Du coup, avec l'Exécutrice, il singe ceux de Belmondo (l'affiche a d'ailleurs été réalisé par René Chateau l'attaché de presse de Bébel et compagnon de Brigitte dans les années 80) ou certains romans de gare. Certaines répliques à mourir de rire et post-synchronisées achèvent de précipiter ce film vers la série Z. Mais je crois que c'était voulu par Caputo. On voit, dans le commissariat, une affiche d'un film avec Aldo Maccione placardée au mur. On a Michel Modo comme commissaire. On croise dans un parking souterrain un type muni d'un fusil de chasse tout ça parce qu'une fois il s'est fait voler son transistor. Une mère maquerelle arrivant à semer la police parce qu’elle était autrefois championne de course à pied. Il y a des acteurs mauvais comme des cochons surtout quand ils sont en train de mourir et une absence totale de rythme.
Perdu pour Brigitte. Elle aurait pu au moins mieux choisir ses metteurs en scène (qui lui aurait appris à courir, se battre, ça peut s'avérer utile pour un flic) que de se tourner vers du Michel Caputo ou Jean Rollin.