Difficile de faire titre moins bandant que celui-ci : "l'Exercice de l’Etat".
On croirait une thèse. Au moins ne nous aura-t-on pas menti car c'est tout à fait l'esprit du film.
Les dix premières minutes pourtant laissent suggérer quelque chose d'énergique, de riche et de dynamique. Dix minutes seulement...
Après, la machine à blabla est en marche.
Le pire c'est que toutes ces paroles ne sont que des discours, des postures sèches et froides, qui évident totalement leurs personnages d'humanité.
Alors peut-être y aura-t-il des adorateurs d'Olivier Gourmet et de Michel Blanc pour vanter les mérites de leur jeux d'acteurs, mais personnellement, je ne suis pas du tout parvenu à percevoir ces personnages autrement que comme les faire-valoir d'un discours ronflant et finalement pas très pertinent.
Alors OK, on verra le gentil ministre Saint-Jean se mettre des glaçons sur la tronche pour résister à ses horaires infernaux, on le verra être malade, on le verra se taper une murge, se taper sa femme...
Mais tout ça sonne faux car les personnages sont au fond de véritables caricatures sans subtilité.
Les discours s'efforcent d'être subtils mais ils ne cachent en fait qu'une trame binaire : y'a le gentil Saint-Jean, dans le sacrifice, dans la générosité (« Vas ! Prends un mois de congé mon brave ! » dit-il à son chauffeur), mais aussi dans son attachement à la cause de l’État...
Et face au gentil, y'a le méchant Péralta : comploteur, jureur, sans culture, à la solde des grands capitaux...
Tout un symbole de la déshumanisation et de la sècheresse de ce film : la cause défendue, le statut des gares ferroviaires ! (Woooh ! Comment je me prends trop d'empathie pour les gares !!!)
Alors, OK, je suis le premier à gueuler quand on fait du sentimentalisme bon marché et qu'on hésite à aborder des sujets complexes au cinéma. Seulement voilà, là c'est ni complexe, ni fouillé, ni subtil.
J'avoue d'ailleurs comprendre difficilement ceux qui prétendent le contraire, décortiquant chaque battement de sourcil d'acteur pour soutenir leur propos.
Enfin bref, pas mal intentionné cet "Exercice de l’Etat", mais très discursif, peu profond, et totalement déconnecté de la réalité humaine à mes yeux.
En d'autres mots : un exercice d'école.
...Un bide.