C'est l'histoire des demandeurs d'asile dans un pays qui ouvertement ne veut plus d'eux. C'est l'histoire de Souleymane et d'une interprétation exceptionnelle, Abou Sangare repèré lors d'un casting sauvage. C'est l'histoire d'une vie sous pression dans un Paris hostile.
Dans son envie d'authenticité, le film semble avoir en partie été tourné sans autorisations. Cela se ressent dans un Paris en ébullition qui se transforme en un zone de course contre la montre où nos personnages n'ont d'autres choix que de survivre au jour le jour. Ce pourquoi ils ont quitté leur pays et leur famille.
Si la force du film est son authenticité et l'immersion dans les 48 heures que l'on suivera Souleymane jusqu'à son rendez-vous décisif, c'est peut être aussi son plus grand ennemi. En effet, quelques scènes ultra scénariées manquent cruellement de véracité. Parfois au point de remettre en question la sincérité du message. Ces scènes sont toutes des conflits avec des parisiens et parisiennes. Le pire étant une confrontation ratée et gênante avec la police. Ce qui a la fâcheuse tendance de nous faire sortir de ce drame.
Cependant, cette histoire ne manque pas de nous plonger dans ces vies qui essayent, malgré les murs, malgré l'intolérance, de se reconstruire. On y rencontrera des âmes brisés comme des profiteurs de la misère. On y apprendra la routine éreintante des ces hommes et femmes autant entourés de solidarité et de mépris.
L'histoire de Souleymane, malgré ces quelques errances d'écriture, ne manque pas d'affirmer son message et de faire réfléchir sur la situation que vivent les populations ayant fuit leur pays en prenant des risques inconsidérés.
Si j'osai, je dirai que L'histoire de Souleymane est par certains de ses aspects un écho contemporain à Ni chaînes, ni maîtres.