Alors, qu'on se le dise, il y a eu quiproquo de mon côté, j'ai lancé le film en pensant qu'il s'agissait d'un biopic fantaisiste sur le célèbre magicien David Copperfield... Mais rien à voir, L'histoire personnelle de David Copperfield est en fait l'adaptation du chef-d'oeuvre autobiographique de Charles Dickens. Je ne connais pas le récit original mais l'époque, le récit initiatique et les mésaventures ne sont pas sans rappeler Oliver Twist, un autre orphelin très connu de la plume de l'auteur... Ici, le film raconte comment, à la fin du XIXème siècle, un enfant né dans la pauvreté va connaitre un destin peu ordinaire avant de devenir écrivain. Grâce à une palette de personnages fantasques, le jeune héros fait face à de nombreux ennuis, et ce, sans jamais s'avouer vaincu. Le réalisateur britannique Armando Ianucci respecte la source littéraire avec un déroulement progressif du récit mais apporte sa touche personnelle sur la forme, qui se veut plus libre et excentrique. Le fait de confier le rôle titre à l'acteur d'origine indienne Dev Patel est bien le signe d'une émancipation des codes et souligne qu'aucun rôle n'est défini par une couleur de peau. Ce parti pris, fortement d'actualité, est fort mais je trouve qu'il a ses limites, surtout lorsque qu'une actrice noire joue la mère d'un acteur blanc, et vice-versa. Du coup, ça dessert le propos et on ne comprend plus trop pourquoi ils défendent l'inclusion en étant si incohérent... La diversité ethnique dans les films, oui ! Mais il faut rester un tant soit peu pertinent dans la distribution non ? Là, ça prend la forme d'une grande pantomime grossière et superflue, un peu comme le melting-pot des récentes Chroniques de Bridgerton. Le parti pris n'est ici pas bien appliqué et va jusqu'à déborder et gâcher le récit initial selon moi. De plus, l'histoire n'est pas mémorable et ne sécrète pas d'émotions. Certes, c'est cocasse, parfois bien rythmé voire poétique par moment. On sent que le réalisateur a voulu alléger et édulcorer le pathos initial avec un brin d'absurdité, mais cela ne rend pas forcément service à son héros qui perd en courage et en combativité. Cependant, on garde en tête les décors ainsi que quelques seconds rôles qui valent le détour (Tilda Swinton en tête, Hugh Laurie ou encore Gwendoline Christie), mais de façon générale, je me suis beaucoup ennuyé. Si le choix d'acteur de couleur donne une facture plus moderne au film, l'histoire reste datée et on ne peut plus classique, avec une évolution et des rebondissements convenus.