Patrice Leconte est un réalisateur intéressant car il est ce que j'appelle branché sur du courant alternatif : un coup, il réussit un film, un autre coup il peut totalement foirer son sujet. Malheureusement, L'homme du train tend plutôt de la deuxième catégorie, sans que tout ne soit à jeter non plus.

Le film raconte l'histoire d'un homme (venu de nulle part ?) qui descend du train d'un village ardéchois et qui va rencontrer par le plus grand des hasards un professeur retraité, et ils vont se rendre compte qu'il ont des tas de points communs, jusqu'à se rendre que l'un aurait voulu avoir la vie de l'autre, et inversement.
Honnêtement, il ne se passe pas grand-chose dans l'histoire, ce sont surtout des dialogues entre les deux acteurs, Johnny Halliday et Jean Rochefort, mais je suis agacé que Leconte les choisisse pour ce qu'ils sont.
On sait que Halliday est un acteur assez limité, peu expressif, et assez peu loquace. Donc, il est filmé comme un acteur assez limité, peu expressif, et assez peu loquace. Rochefort est montré comme il l'a très souvent été ; bavard, philosophe, plein de bons mots, et dans le rôle du sage.

Donc, qu'apporte ce film a ce qu'on connait de ces deux acteurs ? Rien, et c'est ça qui a gâché mon plaisir, en plus de certains personnages assez étranges (un type qui ne dit qu'une phrase par jour, à dix heures !), sans compter qu'on ne sent pas l'amitié naitre entre les deux personnages.
Par contre, j'ai beaucoup aimé une scène, qui implique Edith Scob (elle reste quelques minutes dans le film), qui intervient comme une parenthèse où Rochefort a l'air différent, se décoince un peu plus, afin de faire cracher une vérité à sa sœur. Là, le moment est poignant, car il se passe vraiment quelque chose à l'écran.
La fin reste aussi assez touchante, et qui est une bonne conclusion sur le fait que la nature (propre et celle de la vie) rattrape tout le monde, même si c'est pour le pire.

Ça ne retire en rien l'intérêt que j'apporte au cinéma de Patrice Leconte (Le bronzés, Monsieur Hire, Tandem, Ridicule, Les vécés étaient fermés de l'intérieur...), mais cet opus-là me parait sans grand intérêt à part celui de l'ennui.
Boubakar
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le 9 déc. 2013

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