Décidément, les films de la collection « Polar Warner » se suivent et ne se ressemblent pas ! D'abord parce que celui-ci est bien plus un mélo qu'un polar, mais surtout parce qu'il est difficile de se forger une opinion précise sur le sujet. Car si l'immense Raoul Walsh fait correctement le boulot, nous offrant même quelques beaux moments d'intensité et d'élégance, ce n'est ni son œuvre la plus aboutie, ni la plus passionnante. Il ne se passe d'ailleurs pratiquement rien pendant la première moitié, tandis que les problèmes moraux des uns et des autres ne sont parfois pas loin du ridicule.


Heureusement, la deuxième partie vient nous sortir d'une certaine torpeur, donnant enfin du sens à ce qui avait pu être construit jusque-là, notamment dans les relations entre les différents personnages, beaucoup plus intéressantes. On gagne alors en cohérence à tous les niveaux, que ce soit concernant la sphère familiale qu'à travers les sentiments complexes animant l'héroïne, bel équilibre entre fragilité, pudeur, émotion et mélancolie. C'est Ida Lupino, magnifique actrice légèrement oubliée aujourd'hui, qui restera toutefois comme l'une des premières réalisatrices importantes de l'Histoire du cinéma. Finalement, « The Man I Love » est plus l'occasion de (re)découvrir la beauté et le talent de cette dernière que de regarder un grand film méconnu de son auteur.

Caine78
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le 22 avr. 2018

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