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Le mieux, avant de regarder L'homme qui en savait trop, est surement de regarder L'homme qui en savait trop.
Alors non je ne radote pas, je fais bien sur référence au film de 1934, réalisé déjà par Monsieur Hitchcock himself, qui selon sa version "aimait tellement cette histoire qu'il en réalisera un remake quelques vingt années plus tard"... Moui... Je pencherais plus pour le fait que le maître de l'angoisse, peu dupe des défauts de ce premier film qui bénéficie pourtant d'un scénario plus qu'intéressant, décidera de lui donner une deuxième chance... Et grand bien lui en a pris car c'est une réussite !

Le scénario reprend donc la plupart des grandes lignes du film de 34, en plus long, donc en s'étoffant, ce qui, hormis quelques manques de lisibilité, est une bonne chose. Situer le point de départ à Marrakech invite à l'évasion et les différents protagonistes qui mettent en place l'intrigue (l'espion français, le couple apparemment sans histoire...) sont mieux amenés, moins rapidement "expédiés" que dans la version originale.
La femme du docteur McKenna a un rôle beaucoup plus important aussi, jouant souvent un rôle décisif.

Au niveau du casting, bien que Leslie Banks s'en sortait bien, il ne souffre pas la comparaison à côté de l'ultra-charismatique James Stewart, acteur fétiche d'Hitchcock.
Doris Day quand à elle sauve ce rôle, qui dans la version de 34 était complètement gâché par Edna Best, dinde sans charme aucun, que j'avais même trouvé maniérée et agaçante. Doris Day n'a certes pas l'aura d'une Grace Kelly, mais contribue grandement à l'atmosphère musicale du film avec son inoubliable interprétation de "Que sera, sera". J'ai trouvé qu'à certains petit détails, elle incarnait parfaitement l'épouse et la mère au foyer, comme lorsque après avoir sauvé la vie d'un homme et ne sachant toujours pas ce qu'il est advenu de son fils, elle a le réflexe de replacer machinalement la cravate de son mari, vers qui se dirige un personnage important.
Gros bémol par contre : le "méchant". Dans le premier long-métrage, on a droit au génial Peter Lorre, qui en plus d'avoir comme on dit "la tête de l'emploi", possède une vraie présence à l'écran et reste comme étant le personnage le plus marquant du film. Dans celui de 1956, Bernard Miles incarne un Monsieur Drayton sans saveur, assez fade, vite vu vite oublié et le personnage de l'ambassadeur arrive trop tard...

Ce qui était pour moi le pire défaut de "L'homme qui en savait trop" premier du nom, c'était le manque de rythme et les lenteurs, impardonnables, pour un film d'une heure vingt. Lenteurs complètement disparues dans ce nouvel opus. Hitchcock, bien que ne signant pas son film le plus réussi, déroule tout son savoir-faire, distillant suspense, angoisse et rebondissements avec un talent masquant ce qui pourrait être un frein : le fait qu'en connaissant déjà les tenants et les aboutissants de l'histoire, l'on serait susceptible de décrocher, mais pas du tout. C'est là la signature des grands.

Les deux films sont intéressants, et bien que n'appréciant généralement pas les remakes, je me vois forcée, avec plaisir tout de même, d'admettre que s'il ne devait en rester qu'un, ce serait celui-là !
Pravda
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le 21 févr. 2013

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Pravda

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