Autant l'avouer tout de suite, je suis restée sur ma faim.
Certes, il y a tous les éléments efficaces d'un western: l'aventurier solitaire qui va servir de mentor à un apprenti cow-boy naïf qui va découvrir le "vrai monde", des méchants cupides, une gentille prostituée et des combats de flingues.
Sans compter le fait que le film a un petit plus: une critique du début du capitalisme avec une propriétaire sans scrupules qui ne pense qu'à s'enrichir peu importe les dégâts qu'elle fait à la nature et les fermiers contraints de déposer des barbelés sur la prairie (tiens c'est très familier ça^^ ^^) pour protéger le bétail peu importe les accidents que de tels fils peuvent provoquer à ceux qui s'aventurent dans des terres supposées sauvages...Ou, bien moins noble, par d'autres propriétaires en conflit constant avec la propriétaire sans scrupules pour se disputer de qui aura telle terre de fermiers.
barbelés qui ont causé la mort du frère de Dempsey, héros du film
...devenant ainsi des propriétés de manière totalement injuste.
Jeff, le jeune cow-boy naïf en protégé de Dempsey, héros du film, est d'ailleurs tenté bien malgré lui par ce système injuste au point de perdre temporairement sa naïveté infantile sur le point d'accepter/être corrompu par le capitalisme naissant.
allant même jusqu'à tuer par pur intérêt économique et sombrant temporairement dans le mauvais camp
Mais le film n'est pas parfait. En effet, la fin arrive trop vite; ainsi ce qui semblait aller être un climax palpitant est bâclé même si la tension est bien là.
De plus, William Campbell qui interprète Jeff est souvent en sous-jeu récitant son texte plus que jouant son personnage; par rapport aux autres acteurs qui sont globalement convainquant comme Jeanne Crain en Reed qui semble bien s'amuser en personnage arriviste et Claire Trevor (Idonnee) parfaite en prostituée au grand coeur mais surtout adjuvante sympathique qui est la seule à bien connaître Dempsey au point de le remettre sur le droit chemin quand il commence à prendre la mauvaise voie.
D'ailleurs, puisqu'on parle de Dempsey, autant ne pas se mentir; Kirk Douglas porte une bonne partie du film à lui tout seul. Moqueur, plaisantin, sérieux (et pas seulement par moments), amer, attachant, pas seulement par son attitude de mentor ferme mais affectueux mais aussi par son background qui nous fait bien comprendre pourquoi il déteste les barbelés et préfère mener une vie de voyageur solitaire loin du capitalisme naissant.
Et ce n'est pas tout. En effet, King Vidor semble avoir voulu reproduire le succès de la chanson Histoire de Baleines que Kirk Douglas chantait sous les traits de Ned Land dans 20 000 lieues sous les mers réalisé par Richard Fleischer sorti un an avant L'homme qui n'a pas d'étoile...
https://www.youtube.com/watch?v=AkjTGCrLvAU
...en insérant également une chanson intitulée And the moon grow brighter dans le film
https://www.youtube.com/watch?v=ALGGIzIEmI8
Chose amusante, cette chanson est aujourd'hui présente dans la bande originale de 20 000 lieues sous les mers.
https://www.youtube.com/watch?v=KO9KX3QfyVQ
Est-ce un hasard?
Parlons d'ailleurs de la musique. Autant être honnête. A l'exception de la chanson citée plus haut et du générique de début...
https://www.youtube.com/watch?v=Pu9W4FHsXxk
...qui repassera en instrumental au cours du film, les musiques ne sont ni marquantes , ni mémorables.
Il y a bien celle de la dernière confrontation qui plaît et s'accorde bien à une tension plutôt angoissante mais pour le reste du film, c'était possible de faire mieux.
Donc pas un chef-d'oeuvre mais un bon film qui permets de passer un moment agréable si on ne sait vraiment pas quel film choisir pour la soirée.