Toujours délicat de revoir des films adorés lors du premier visionnage, et il est peu dire que « L'Homme qui voulut être roi » en fait partie au point de le considérer comme un de mes préférés. Alors, y a t-il eu déception ? Oui et non. Oui car évidemment, l'effet de surprise n'y est plus, ce récit très riche ne pouvant créer la même excitation que lors de sa découverte, y trouvant même quelques infimes défauts, John Huston ne jouant peut-être pas assez sur l'implicite par moments. Non car une œuvre magnifique reste magnifique, et celle-ci l'est incontestablement. D'ailleurs, autant je me rappelais fort bien de certains passages, autant d'autres avaient étrangement disparu de ma mémoire, les redécouvrant avec beaucoup de plaisir tant la réalisation du maître magnifie cette aventure assez incroyable et pour le moins original, rendant au passage au très bel hommage à ce grand auteur qu'était Rudyard Kipling, le choix d'en faire un personnage de « fiction » s'avérant une très belle idée.
Il n'est vraiment pas évident d'en dire plus au risque de gâcher le plaisir des chanceux n'ayant pas encore eu cette chance, mais en tout cas, l'aventure, se déroulant sur un continent aussi impressionnant qu'inhabituel, foisonnante, passionnante dans sa dimension humaine (et « divine »), typiquement hustonienne dans sa logique « grandeur et chute » ou sur la force du destin, offrant nombre de moments mémorables à ces deux héros (aux personnalités bien différentes), brillamment incarnés par l'inoubliable duo Sean Connery - Michael Caine. Bref, si cette incroyable histoire ne permet pas de retrouver intégralement la passion suscitée lors de sa découverte, elle reste une œuvre majeure, de celles qui restent à jamais gravées dans les mémoires.