Philippe Noiret incarne avec sensibilité un horloger veuf tranquille et peu affirmé, dont le quotidien bascule le jour où il apprend que son fils a tué un homme. Ni drame familial ni film policier, ce premier long-métrage de Bertrand Tavernier relève plutôt de l'étude de mœurs. Le réalisateur utilise en effet cette histoire pour évoquer un pays où tout se politise, où les journalistes et les voyeurs sont légions, et où la violence sert à exprimer un ras-le-bol et un sentiment de vacuité. "L'Horloger de Saint-Paul" est filmé sobrement, et propose également un vision presque documentaire de Lyon. Signalons également un très bon Jean Rochefort en commissaire ambigu.