L'Horloger de Saint-Paul par Boubakar
Dans une récente intervention à la radio, Tavernier parlait de ce film comme étant "lyonnais avant d'être français". Et c'est exactement ça, on découvre un Lyon de carte postale (c'est parfois un peu un trop présent, d'ailleurs), ses petites rues, la vie de tout les jours, au service d'un drame frappant ce Michel Descombes, remarquablement interprété par Philippe Noiret (dans les bonus du dvd, il cite ce film comme l'un de ses préférés).
Il y a toute une atmosphère de non-dit autour du film, notamment dans les relations qu'a ce personnage avec son entourage (les retrouvailles, sobres et muettes, avec son fils, sont magnifiques et déchirantes à la fois) : même quand sa femme revient, leur relation tient quasiment du mutisme. Et c'est ça qui rend le film assez passionnant, voire poignant. Et, au fond, peu importe ce que le fils a fait, on reste presque tout le temps avec Michel Descombes, qui restera toujours digne malgré les outrages qu'il subit à cause de son fils.
En bref, un très beau premier film, assez engagé (le personnage de Jean Rochefort est clairement décrit comme le salaud de l'histoire), et très bien interprété.