L'homme est un animal comme les autres.
Megasaki, mégapole japonaise dans un futur proche: Kobayashi, le président, a instauré une politique autoritaire interdisant tout animal de compagnie canin. Ces derniers sont exilés sur une île. Le dirigeant n'avait pas prévu que son fils adoptif, Atari, irait jusqu'à s'y rendre pour retrouver son chien Spots porté disparu. Le garçon de 12 ans est accueilli par tous les occupants dont Rex lui étant proches. Seul Chief, ancien chien errant semble hostile à cette présence étrangère. Pourtant le solitaire va devoir aider cet intrus à retrouver son protégé, quitte à tenter un retour parmi la civilisation.
Le voici donc le retour de Anderson après son fabuleux séjour au Grand Budapest Hotel. La nuitée du jour s'avérait davantage hostile et semblait nous orienter vers une sorte de satire de la surconsommation humaine.
Le sujet est davantage universel: Anderson abaisse ses semblables sous le niveau animal: illustration marquante avec la précision de départ que peu de dialogues humains seraient compréhensibles, l'idée de génie de donner la parole aux chiens et les aboiements aux humains barbares nous marque, de même que l'humour grinçant et l'écriture fantastique, notamment l'étude de mœurs sur le personnage de Chief et son lourd secret.
Parole est également donnée par le regard d'une jeune militante, à certaines causes de défense et Anderson nous rappelle que si cette cause était éradiquée et bien qu'elle en agace, ça serait le droit à la parole qui serait ôté.
Le silence est d'or mais la parole est d'argent et ce film en or est à recommander vivement, et encore plus en VO exquise...