Une impasse, une voiture sans marche arrière, un mur... Gravier, muret, pelouse
Ou l'archétype du film qui est très bon dès les toutes premières minutes, et le sera jusqu'à quelques minutes de la fin. J'y reviendrai.
GRAVE SPOIL EN FIN DE CRITIQUE, NE LISEZ PAS SI VOUS NE L'AVEZ PAS ENCORE VU
L'impasse touche juste.
Tout de retenue et de pudeur, il montre le quotidien somme toute assez banal d'un malfrat repenti (ou désireux de), dans sa difficile réinsertion.
Touchera-t-il du doigt son rêve ?
Tout de violence et d'excès, par le biais de cet avocat qu'on accompagne dans sa dégringolade faite de démesure et où l'on s'attend presque à une chute continue.
L'impact avec le sol se produira-t-il ?
Tout de morale et de bon sentiments, le personnage de Carlito est complexe, on ne peut repousser quelques doutes hérités des autres films du genre.
Va-t-il replonger sous l'impulsion de ses anciens camarades ?
Tout de corruption et d'impitoyable, le petit monde de la rue a continué à tourner, et il ne lâche pas facilement les siens, ne pardonne pas la faiblesse.
Laissera-t-il l'enfant du quartier poursuivre son retour à la lumière ?
Ne cédant rien, l'Impasse fait également la part belle à l'action, avec bien entendu en point d'orgue cette poursuite finale dans la gare, haletante et sanglante.
La lumière au bout du tunnel où l'on voit Carlito y entrer en début de film sera-t-elle celle des Bahamas ou de la mort ?
La morale du film m'a gêné au plus haut point.
Pas de rédemption.
Condamné sans retour possible, après avoir payé sa dette à la justice, Carlito est rattrapé par la justice de la rue.
C'est la conclusion logique d'une vie de gangster, la conclusion logique d'un film sombre, dont tous les éléments tendent vers cette issue tragique.
Les indices sont là.
C'est inéluctable, incontournable.
Eh bien oui.
Et, justement, j'aurais beaucoup apprécié cette audace.
J'aurais eu besoin de cette lueur d'espoir après la dolente mélancolie teintée de résignation qui embaume tout, et qui est pour beaucoup dans la réussite du film.