C'est vrai : c'était la période pré-subtil de Clint Eastwood. Et pourtant, quel plaisir! Même si "L'Inspecteur Harry" peut donner l'impression d'un personnage pour le moins basique, c'est au fond un vrai kif de voir à l'écran l'anti-flic classique, bien loin des personnages lisses, polis et sans envergure qu'on avait alors l'occasion de voir. À cela, Eastwood répond parfaitement présent : caractère violent, répliques qui tuent : Harry Callahan est ce qu'on pourrait appeler familièrement un connard, du moins un vrai "bad-ass". Mais un héros presque fascinant tant la présence de l'acteur est importante et le personnage plus complexe qu'il ne pourrait paraitre. Sans oublier l'impression générale : un divertissement de haut vol, fort bien orchestré par le toujours très professionnel Don Siegel, à l'image de scènes d'action maitrisées de bout en bout jusqu'à l'affrontement final. Dommage que le tueur manque toutefois de charisme, mais l'essentiel est ailleurs : "L'Inspecteur Harry" est une belle claque et c'est bien là l'essentiel.