"L'humour noir et désinvolte d'un flic anti-héros et caractériel" dixit Le JDD

J'ai découvert Brendan Gleeson dans "Les Schroumpfs 2" et "Harry Potter". Dans ce dernier il joue le rôle de Faux-Œil. J'avais bien aimé son personnages. En regardant sa filmographie j'ai découvert ce film qui m'avait l'air intéressant. Le titre et la tête de Gleeson sentaient bon la truculence. D'autant plus que j'apprécie les peuples celtes. En regardant la bande annonce je me suis dit ça dépote on dirait. Ca ne dépote pas autant que je le pensais, mais le film est assez fin, tant dans l'humour, que dans le scénario et la psychologie des personnages. Scénario à moitié original qui met en lumière l'Irlande reculée. Là où le scénario est original c'est que le héro est à 10 000 pintes de bières des héros classiques d'Hollywood.

Gerry Boyle (Brendan Gleeson) est sergent de police du coté de Galway sur la côte irlandaise. Un matin il est appelé sur les lieux d'un meurtre. Sur place il fait la connaissance de son nouvel adjoint, Aidan McBride (Rory Keenan), un jeune homme de Dublin. Le même jour il est convoqué par le chef du district pour écouter un agent du F.B.I., Wendell Everett (Don Cheadle) faisant partie de la brigade des stupéfiants. Everett annonce aux policiers qu'un navire chargé de plusieurs tonnes de drogue va bientôt arriver sur la côte. Chargés de l'opération, 4 hommes, 3 irlandais et 1 anglais. Boyle intervient pour signifier qu'il ne sont plus que 3, l'un d'eux étant son client du matin. Everett tente alors de se faire aider par Boyle imperturbable aux problèmes des amerlocs. Son soucis à lui c'est son adjoint qui à disparu le soir même, un jeune flic quiavait commencé le matin même. Prévenu par la femme de ce dernier, une jeune blonde des pays de l'Est, Boyle s'interroge. Sans vraiment de hasard le débonnaire sergent va faire se rejoindre les deux affaires et demander son aide à Everett pour flinguer les trafiquants à défaut de les arrêter.

Avant toute chose on sent que le rôle de Boyle est taillé pour Gleeson. Don Cheadle (Ocean's 11, 12, 13, Iron Man 2 et 3) ne sert ici que de faire valoir et le fait très bien. L'idée du flic seul ou presque qui arrête les méchants est classique. Là où ça l'est moins c'est dans la fin et surtout dans la personnalité du héro, plutôt anti-héro. Car Boyle avec ses airs d'abrutis qui picole, se tape des putes, bosse comme il en a envis, récupère un sac d'arme pour le refourguer à l'I.R.A. en attente d'un renvoi d'ascenseur, ... . Sous ses airs de connard on sent poindre un cœur et une certaine intelligence. Ainsi se préoccupe t'il se sa mère mourante, du sort de McBride, des putes, ... . Everett se demande d'ailleurs s'il est

"J'arrive pas à savoir si vous êtes un gros connard ou un petit malin"

On aura jamais la réponse. Peut-être que la vérité est entre les deux mouvantes comme les eaux irlandaises. En dehors de cet inssaisissable Boyle que j'ai adoré, on découvre les paysages de lande de cette Irlande reculée, qui vit pauvrement, où les gens sont fiers, renfermés, conservateurs, quelque peu nationalistes. Ainsi Everett échoue à interroger un couple d'irlandais qui ne parle que le gaélique, un marcheur qui l'ignore complètement, ... . On découvre aussi que sous son allure de bleu, que McBride avait fait un mariage d'intérêt. Sa femme obtenait des papiers et lui cachait son homosexualité. La réalisation n'est en aucune manière innovante. Non l'intérêt du film est dans les personnages qui y sont dépeints. On sent la véracité de ses personnages, de leur côté irlandais, différent des anglais ou des américains.

Le Journal du dimanche parlait du film en des termes tout à fait justes.

« aime l'humour noir et désinvolte de ce flic anti-héros et
caractériel ».

Au final j'ai apprécié ce film avant tout pour ses personnages, son comédien principal et même certains seconds rôles comme le gamin prénommé Eugene ou la touchante femme de McBride. S'il est loin d'être un monument du cinéma, c'est un film intéressant à voir.