Des trois "Monocle" de Lautner, c'est "l'oeil du Monocle" que je préfère. C'est le deuxième opus supérieur au premier "le Monocle noir" et équivalent au dernier "le Monocle rit jaune".
En deux mots, l'histoire démarre par le témoignage en voix off d'un ancien SS miraculeusement échappé d'un commando qui enfouit pendant la guerre un trésor et des documents secrets dans une grotte sous-marine au large de la Corse. Trésor qui attire les convoitises des services britanniques, russes et français dans les années 60.
Evidemment, c'est le Monocle ou commandant Dromard joué par l'inénarrable Paul Meurisse qui est à la manœuvre côté français aidé par Poussin joué par Robert Dalban qui remplace l'adjudant Trochu (Jacques Marin) du précédent film.
On est toujours dans un registre parodique bien que tout le monde soit "sérieux" dans son rôle ce qui donne une impression d'un monde absurde où tout le monde court finalement sans trop savoir pourquoi.
Dans ce film le personnage joué par Meurisse me parait beaucoup plus drôle que dans le "Monocle noir" et on assiste à un véritable festival de réflexions insolentes ou décalées.
Meurisse déclamant des poèmes ou un éloge funèbre d'une voix sépulcrale avec l'air de circonstance. Meurisse discutant "art moderne" avec Maurice Biraud dans le rôle d'un sculpteur, Meurisse jouant du pistolet avec un petit mouvement des talons et soufflant la fumée sortant du canon, Meurisse dansant le twist de façon très appuyée et caricaturale, etc ...
L'ancien SS rescapé revenu chercher le trésor ne ressemble plus en 1962 au fringant SS du commando. Il s'est nettement empâté, ce qui est un peu gênant pour courir. Le rôle est tenu par Paul Mercey, nom qui ne dira rien à la plupart sauf si on dit que c'est le moustachu du bain turc dans "la grande vadrouille" ...
Les femmes présentes sont des belles espionnes dépêchées par les services secrets allemand (Elga Andersen) et italien (Gaia Germani) et tentent des alliances hasardeuses avec les uns et les autres pour tirer les marrons du feu et finissent (évidemment) par jouer le ticket gagnant avec les français ...
Gaia Germani a joué avec Eddie Cosntantine (Lemmy Caution) dans "A toi de faire, ma mignonne" autre morceau de bravoure des films d'espionnage des années 60.
Mais ce qui retient aussi l'attention dans le film, ce sont les thèmes musicaux qui sont des marches très connues :
- la chevauchée des Walkyries en mode triomphant lorsque le commando SS cache le trésor et en mode "éteint" lorsque les membres du commando sont liquidés : "bas te démoinsse, augun"
- l'ouverture de la cavalerie légère sur différents modes aussi lorsque Paul Meurisse agit, court ou attaque
- la marche funèbre de Chopin lorsque Meurisse fait l'éloge funèbre lors d'un enterrement