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D'une certaine manière, Nicolas Bedos est un "vieux" cinéaste, alors qu'il n'a que 40 ans et deux longs-métrages à son actif. Oui, vieux sage, si l'on préfère, qui non seulement semble pratiquer la grammaire du cinéma depuis des lustres mais qui porte également un regard d'une lucidité redoutable sur le temps qui passe, l'usure du couple, la nostalgie de la jeunesse, etc. C'était vrai dans l'excellent Monsieur et Madame Adelman et c'est encore le cas dans La belle époque, qui permet à son héros de revivre les plus beaux moments de sa vie, quand celle-ci est encore à écrire et à imaginer. Le goût de Bedos pour le grand romanesque et sa capacité à écrire des dialogues acérés se mêlent à une intrigue vertigineuse, semi-fantastique, mais ironique quant au genre proprement dit et uniquement là au service d'un récit mélancolique d'un temps où les portables, internet et la réalité virtuelle n'existaient pas. Passéiste, Bedos ? Oui, c'est vrai, mais avec style et panache puisque c'était toujours mieux avant. Pour autant, dans les coups d'épingle portées à notre soi-disant modernité, ce n'est pas à The Truman Show qu'il faut se référer mais plutôt à un Bertrand Blier de la meilleure période, dont le sens de l'absurde toujours lié à nos contradictions et errements d'humains roseaux pensants se retrouve dans La belle époque. Tendresse et cruauté du regard et évocation visuelle splendide des années 70, tout est question d'équilibre et d'alchimie et, peut-être à l'exception de l'entame du film, un peu brouillonne, Nicolas Bedos trouve le dosage parfait, comme un vieux (encore !) briscard goguenard. On lui sait gré aussi, et ce n'est pas rien, de nous avoir rendu Daniel Auteuil à son statut d'acteur au talent protéiforme et surtout d'avoir sublimé Fanny Ardant, enfin sortie de ses rôles d'éternelle ténébreuse. Quant à la formidable Doria Tillier, La belle époque est bien évidemment une nouvelle déclaration d'amour à son intention. Mais ceci ne nous regarde pas et l'important est qu'elle n'est pas plus avare de son talent que dans Yves, par exemple, ou Monsieur et Madame Adelman.

Cinephile-doux
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le 9 oct. 2019

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