Une entreprise propose à ses clients de passer une soirée à l’époque de leur choix. Victor, un vieux râleur hermétique au numérique et au monde connecté, mis à la porte par sa femme qui est tout le contraire, décide de revivre la rencontre avec cette dernière, en 1974. « La Belle Epoque » propose un pitch qui fait penser à un épisode de « Black Mirror », pour autant, ne vous attendez pas à un film de SF cynique et sombre, contrairement à ce que la séquence d’introduction laissait présager. Car Nicolas Bedos s’oriente plutôt vers la comédie dramatique assez légère.
C’est en effet la nostalgie qui est le sujet principal. Le passé y est présenté comme un refuge (trop) confortable pour ceux qui ne trouvent pas leur place dans le présent, mais il peut également servir à (re)donner des repères. Une thématique optimiste, à l’image d’un scénario qui se veut surtout humoristique et léger, avec de bonnes idées. Les réflexions potentielles sur la mise en abyme de la reconstitution, le pouvoir de manipulation, ou celui de la scène, sont toutefois à peine effleurées, ce qui est un peu dommage. On est ainsi d’un très loin d’un « Truman Show » à la française, cependant ce n’était visiblement pas l’objectif de Nicolas Bedos.
Daniel Auteuil est très convaincant en protagoniste qui prend goût au passé, même si son aspect de râleur déconnecté est initialement un peu caricatural. Face à lui, Doria Tillier est charmante en actrice en conflit avec le réalisateur de l’aventure. Une sous-intrigue qui donne du piment à certaines scènes, mais qui semble tourner en rond…
Pour autant, « La Belle Epoque » demeure un film appréciable de bout en bout, proposant des rebondissements sympathiques, et une mise en scène maîtrisée.