Quand on pèse dans le game de Sens Critique, on a tendance à valoriser les vieux films classiques, parce que nous ne sommes pas des beaufs qui suivent la mode adolescente et qui kiffent le swag d'Hunger Games. On semble avoir les mains liées pour mettre une mauvaise note à un classique. Pourtant, on n'hésite pas à balayer d'un revers de main les teen-movie d'une main leste. Pourtant à la vision de La Belle Équipe, j'ai eu l'impression de voir l'ancêtre du film de 'copains' complètement banal.
Certains en mettront leur main au feu, que ce qui m'a pas plus dans ce film est la crédibilité. Dingo ! Euh.. BINGO ! Vous m'excuserez mais si ce film ne respecte pas les codes du film à la con, qui met la vraisemblance de côté au profit de l'avancement du récit, je risque d'en venir aux mains.
L'histoire semble s'être faite en un tour de main. Nous avons un jeu de cinq copains en situation difficiles, avec une quinte de chômeur, dont un as de l'exclusion avec Mario, ce méditerranéen fâché avec la main droite de la politique. Ces bons potes se serrent les coudes entre couilles, car les gonzesses ne doivent pas être plus important que l'amitié. Coucou toi le teen-movie. Ils s'entraident et le climax du bonheur arrive, le jour où ils décident de faire tapis sur un ticket de loterie avec le peu de jetons qu'ils leur restent. Bien sûr, ils vont gagner. 100 000 francs wesh. Chacun envisage de réaliser son propre rêve dans son coin, mais ça ne serait pas une vie, de vivre son rêve sans ses compagnons de belotes. Donc avec leurs patates, ils décident d'ouvrir un restaurant. Normal.
Une belle aventure naïve d'une bande de potes attachants, mené par Jeannot, notre cher Jean Gabin.
Ceux qu'ont la main verte envers le vieux cinéma, appelleront ça "légèreté". Moi j'appelle ça "connerie". Avec ces situations absurdes, notamment quand Jeannot décide d'héberger notre immigré discrètement, il y a un connard de la bande qui gueule pour un rien... Alors que son pote demande d'être caché, il GUEULE, et se fait remarquer pour tout l'immeuble. Foutage de gueule, c'est complètement incohérent. Des potes sensés être comme les cinq doigts de la mains, ça ne fait pas ça. Cinq doigt dans le cul du scénariste ouais.
Mais le film s'améliore tout de même, une fois qu'ils acquièrent leur vieux lavoir qu'ils décident de finalement transformer en guinguette. Ils achètent le terrain, la bâtisse. Ils doivent tout remettre en oeuvre de leur propres mains, acheter le matériel. Puis envisager tout ce qu'il faut pour leur rêve saugrenu. Avec 100 000 francs. Ça me semble peu probable.
Certains scènes frôlent l'infantilisation. Y a qu'à voir la scène lorsqu'ils cherchent un nom pour leur chez eux. "Chez Nous" qu'ils décident après avoir balancer des idées plus ou moins douteuses. Et là ils rigolent comme des beaufs. "Ahah trop bien Chez Nous, parce que c'est Chez Nous ahah".
Ou encore la répétition de la connerie envers notre immigré qui est toujours recherché par les keufs. Le mec est toujours attentif, et comme par hasard, quand un flic se pointe pour donner un avis d'expulsion (Comment il sait qu'il est là ?), j'en aurai mis ma main au feu qu'il s'fasse choper. En effet, sa grognasse de gonzesse arrive en criant son nom à tue-tête. LOL.
Les dialogues sont d'une immaturité déconcertante. Quand notre Jeannot propose de faire une guinguette, qu'est-ce qu'on nous réplique ? "Tu l'as bien dit Jean ! Je regrette de pas avoir eu l'idée le premier !". Sans déconner on se croirait chez Tchoupi et ses copains.
A l'instar de la scène de danse pour l’inauguration de la ginguette qui sort de nul part, dans un labs de temps impossible. On peut dire que le film est vraiment ridicule et débile, mais une certaine bonne humeur fait apprécier cette oeuvre de seconde main. Mais putain ce gars qui danse sur ce toit défoncé, c'est débile, qu'il ne se plaigne pas si il meurt.
Mais s'il y a bien bien un truc qui réussit aux films français des années 30, c'est bien souvent la romance. Avec cette éternelle garce qui apprécie ici la domination masculine et qui mériterait une main dans sa gueule, pour un côté dramatique plus sérieux qui remet réellement en cause cette quinte de copains. Qui pourraient à tout instant finir en brelan, voir pourquoi pas en paire, si ce n'est carte basse ?
Le réalisateur nous laisse deux fins. Un bad-end original et un happy-end, préféré par les producteurs suite à la vision de la première fin. Pour une fois j'ai préféré la happy-end, car plus logique, et tellement plus beau avec ces deux copains faibles, mais touchant car plus fort en se soutenant.
La Belle Équipe aurait pu être un bon film, mais là nous avons qu'une bande de grands gamins naïfs qui enchaînent actions débiles et ellipses à la cons qui nuisent à la cohérence. L'affiche en dit long sur ces cons qui se tiennent la main comme des élèves de CP. A moins qu'ils ne soient tous gays et qu'ils se tripotent la nuit dans les scènes coupées. Ça expliquerait des choses
L'équipe du film devait avoir un sacré poil dans la main pour dévoiler ça. Si ce n'est la touffe de Francis de Lalanne.