Un tel manque d’humanité à l’égard d’une victime confine à l’absurde.
Aucun secours n’est assuré : à plusieurs reprises, la jeune Mariam ne peut pas même compter sur la prétendue solidarité féminine…
D’ailleurs, la référence aux films de zombies que fait Youssef n’est pas hasardeuse : les séquences se construisent comme une fuite de pièce en pièce à travers ce commissariat blafard, les verrous fébriles n’assurant qu’un maigre répit face aux bourreaux jetés aux trousses de l’héroïne.
Comme dans les récits apocalyptiques, on a ici affaire à un monde sans ordre, un chaos sans forme puisque la stabilité politique de cette Tunisie fébrile se trouve mise en péril par ses institutions corrompues.
« Tu te rends compte qu'une telle affaire menace tout le pays », déclare l’un de ces policiers véreux semblables à des morts-vivants tant leur absence d'états d'âme est flagrante.
Or, un tel discours, paravent égoïste, ne parvient pas à dissimuler le véritable rappel de ce film : police sans justice n’est que ruine d’un État.