Je me souviens qu’enfant, le nom de Claude LELOUCH était dans mon esprit associé à un cinéma de grande qualité, je me souviens mes parents et les adultes de façon générale, prononcer les phrases « tu as vu le dernier Lelouch ? » ou « On va voir le dernier Lelouch ». Ainsi de façon presque pernicieuse, Lelouch était rentré dans mon panthéon cinéphile, que je me construisais à mon rythme. Ai-je vu enfant un film de Lelouch ? Rien n’est moins sûr. Néanmoins j’avais un souvenir plus précis de La Belle histoire (1992), une image en particulier, imprimée sur la rétine, celle d’une boule de feu tirée par un cavalier à travers les rues étroites d’une cité antique.

Ayant trouvé à la bourse où je satisfais mes besoins de films, le dvd pour un prix si ridicule que même si je tombais sur le nanar ultime la dépense restait acceptable, je décidais hier soir de me replonger dans ce Lelouch. Alors Lelouch ? Vraiment dans mon panthéon ?


D’abord en dehors du souvenir précis évoqué tantôt, je ne me souvenais d’absolument rien du film, je n’avais aucun souvenir du casting, du récit, de sa direction artistique, ni de son histoire. Pourtant j’ai des souvenirs de cinéma plus anciens, mais là, rien, le néant. Il faut dire que très vite le film est handicapé par son absence d’enjeux clairs et déterminés. Lelouch paraît vouloir nous exposer toute sa technicité, toute sa capacité à créer des cadres et manier la photographie, c’est en termes de plastiques, une réussite totale, mais à quelles fins ?


Trois destins, plus ou moins liés à travers l’histoire se retrouvent et se confrontent, vont ils enfin se reconnaître et se retrouver ? Il y avait pourtant matière à creuser des sillons de narration, à modeler des personnages bien plus aboutis, d’avantage caractérisés le tout sans en faire pâtir l’esthétique, mais l’ensemble paraît au final d’une grande vacuité, d’une inutilité totale. Le film devient prétentieux à l’extrême, masquant l’évidente faiblesse du scénario, dont la seule idée majeure est du coup recyclée et usée jusqu’à l’indigestion, tentant maladroitement de faire évoluer le propos dans l’univers du conte ou du mythe fondateur, sans succès.


Ce film me donne t’il envie de m’intéresser aux autres œuvres de Claude Lelouch ? En tout cas ce n’est pas une priorité absolue. Le film est long tant en durée, qu’en ressenti, il me paraît vain et être plus la vitrine d’un savoir faire technique, une sorte de « concept-car » très impressionnant sur le stand d’un constructeur automobile comme témoin de son savoir faire mais inutilisable sur route.


Le seul point positif que je retiendrai est la présence magnétique de Béatrice DALLE qui effectivement est l’une des plus belles femmes et qui sur le plan de la comédie, est la seule à proposer quelque chose de pertinent, quand le reste de la distribution s’enferme dans le minimalisme navrant ou l´emphase pénible.

Spectateur-Lambda
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le 21 sept. 2022

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