Construit en un flash back traditionnel, La Blonde Framboise raconte une histoire de vengeance d'un type plutôt antipathique au premier abord sur l'un des ses anciens compagnons de beuverie.
Pourquoi ? comment ?
Alors que le teigneux Biff s'apprête à partir en promenade avec sa femme (la délicieuse Olivia de Havilland) le dentiste reçoit un coup de téléphone lui demandant une intervention urgente sur un notable.
Nous voilà partis plusieurs années auparavant afin de mieux comprendre l'origine de cette rancune entre les deux hommes.
Cette comédie romantique nous raconte comment les hommes sont aveuglés par un joli minois et délaissent les vraies qualités d'une femme quand celle-ci ne leur tape pas dans l’œil et ne joue pas les séductrices. Elle est attentive à l'autre et à ses sentiments, pas à son portefeuille.
Biff est amoureux de victoria, une jolie rousse qui a tout de la femme parfaite à ses yeux. Séduisante, raffinée, élégante, elle a tout pour plaire aux homme, le sait et en joue.
Rita Hayworth, dans un de ses premiers vrais rôles, a bénéficié du refus de Ann Sheridan d'incarner ce symbole du désir masculin, à la fois inconstant et frivole.
Flanquée de son amie Amy, jeune femme sincère, généreuse mais aux idées en avance sur son temps, elle papillonne d'un rendez-vous à l'autre, jouant la même comédie à chaque homme jusqu'à trouver le plus riche prêt à l'épouser.
Au contraire d'Amy, qui elle est prête à se donner sans calcul à l'homme qu'elle aime, à ne pas se préoccuper du matériel mais du coeur et d'une vraie vie commune.
Elle fait fuir et fait peur les hommes qui se laissent prendre par les apparences sans aller chercher plus loin, ne se préoccupant pas des réelles qualités de coeur de celle avec laquelle ils veulent construire leur vie. Le fait que l'élue le soutienne dans les moments difficiles ou file avec un plus nanti prend de l'importance trop tard. Virginia le souligne d'ailleurs dans la scène des retrouvailles quand elle salue les qualités de son ancienne amie en riant de la douleur de celui qui partage sa vie.
C'est là qu'ils tombent de haut, prenant le désir qu'ils ressentent pour une réelle compatibilité sentimentale.
cela finit par le rendre sympathique plutôt que pathétique et James Cagney y met toute son âme et son talent.
Le film est aussi une véritable photo de l'époque à laquelle il se situe.
En plus de définir ce qu'est le respect au sein d'une relation (amoureuse, amicale...) le film montre à quel point les choses ont évolué en peu de temps.
Walsh montre l'apparition des premières voitures à moteur, de l'électricité dans les logements privés, du vote et de l'émancipation des femmes...
Raoul Walsh n'est pas généreux avec la gent masculine dans cette comédie réjouissante en phase avec son époque, mais toujours d'actualité et pas démodée pour un sou.
Maintenant, il est indispensable que je voie le film original "Sunday afternoon" avec Gary Cooper.