Le début est formidable : une malédiction ancestrale (entre l'Histoire et la légende), un château perdu dans la Forêt-noire, des personnages intrigants, et des dialogues vifs et grinçants de Charles Spaak…
La distribution s'avère tout aussi alléchante, entre anciennes gloires (Frédéric Duvallès, Antoine Balpêtré, Helena Manson) et jeunes comédiens prometteurs (Claude Rich, Jean-Claude Brialy), sans oublier quelques frais minois (Perrette Pradier, Nadja Tillier, Edith Scob).
La première heure est donc un vrai bonheur, jusqu'au meurtre et au premier twist majeur grosso modo, mais ensuite ça se gâte, avec notamment un traitement confus et incompréhensible de la dimension fantastique - la "sorcellerie".
Il faut dire que Duvivier se montre prisonnier du roman original de John Dickson Carr - auteur américain réputé pour ses énigmes "en chambre close" - qui choisit délibérément d'offrir une conclusion floue et incertaine, sujette à l'interprétation de chacun.
A l'écrit cela fonctionne peut-être, mais à l'image beaucoup moins, de sorte que "La chambre ardente" propose un dénouement aussi abrupt que frustrant.
Du coup on se retrouve avec un film assez bancal, et c'est bien dommage, car on était parti pour assister au dernier chef d'œuvre de Duvivier.