Comme souvent chez Julien Duvivier, on a droit à quelques séquences menées de main de maître, le réalisateur de « Pépé le Moko » étant un sacré technicien lorsqu'il le souhaitait. De plus, quand celles-ci sont au service d'une intrigue policière doublée d'éléments fantastiques et de sorcellerie, notre attention n'en est que plus grande, tout comme notre plaisir. Car si certains aspects s'éclairent en milieu de parcours, ce n'est pas le cas pour tout, le mystère étant d'ailleurs présent jusqu'au dernier plan.
C'est peut-être ce qu'on peut reprocher à « La Chambre ardente » : si laisser planer le doute est une qualité, le faire presque systématiquement dessert légèrement le propos, d'autant que les explications finales n'ont finalement rien d'incroyable. Reste cette dimension fantastique plutôt bien rendue, le tout peuplé parfois de personnages intrigants et séduisants, malgré une interprétation résolument inégale. Cela va ainsi du génial (Claude Piéplu) au plutôt bien (Edith Scob, Perrette Pradier, Claude Rich, Antoine Balpêtré) en passant par le moyen (Jean-Claude Brialy, Nadja Tiller) jusqu'au pas terrible (Walter Giller). Bref, du très bon et du légèrement plus faible (décidément, cette fin bizarroïde a du mal à passer) dans cette adaptation de John Dickson Carr par ailleurs plutôt réussi.