J'apprécie habituellement les adaptations de Georges Simenon au cinéma, mais là, ce n'est juste pas possible. Pour l'anecdote, j'entendais Laurent Weil (le « Monsieur Cinéma de Canal ») dire qu'on ne voyait en rien le manque de budget et que le résultat était « immense ». Personnellement, tout ce que j'ai vu d'immense ici est le vide, la prétention de Mathieu Amalric (que j'apprécie pourtant derrière la caméra habituellement) à nous offrir une œuvre bourrée de poses auteuristes sans le moindre soupçon d'intérêt et devant des considérations à peu près aussi intéressantes que celles de votre voisin de palier.
Le pire, c'est que l'on sent un potentiel dans cette histoire ô combien classique mais donc l'aspect tragique n'était pas sans rappeler « Le Facteur sonne toujours deux fois », ce qui aurait pu donner quelque chose. Encore fallait-il qu'on se donne la peine de nous présenter autre chose que cette suite de scènes souvent interminables, ne masquant presque jamais l'absence totale d'intensité et de passion qui caractérisent cette « Chambre Bleue ». Seuls points positifs : la beauté étrange et singulière de Stéphanie Cléau et la courte durée (même s'il eût fallu qu'elle le soit encore deux fois moins!). À éviter.