On peut être assez inquiet de la tournure que va prendre "La Chambre des tortures" tant les décors (notamment extérieurs) sont parfois risibles et le rythme indolent au départ. Mais on se rend compte que Roger Corman sait ce qu'il fait et que la montée en puissance du récit ne saurait tarder. Alors qu'on avait une légère tendance à s'ennuyer durant la première demi-heure, l'atmosphère devient plus inquiétante, les personnages dévoilant au fur et à mesure leur réelle personnalité, et ce sans lourdeurs. Au contraire, le film tourne même au baroque, sublimé alors par des décors (intérieurs) particulièrement beaux et inquiétants. Et que dire du final, véritable sommet dde cynisme et de méchanceté faisant plus que rendre hommage à Edgar Allan Poe, où Vincent Price nous régale d'une nouvelle prestation insensée dont il a le secret, lui qui était curieusement un peu fade jusqu'alors. Étonnante réussite.