J'ai vu deux fois ce film sans m'en rendre compte et avec le même plaisir et j'ai encore envie de le revoir. Elizabeth Taylor dans une adaptation de Tennessee Williams, ça fait pour moi deux chef d'œuvres dans un sens différent -(plus le psychologique pour soudain l'été dernier et plus le jeu sur le jeu de dissimulation ici) avec, pourtant, des thèmes qui s'entrecroisent (des ressorts de dissimulation en famille en font partie, l'homosexualité supposée ou avérée mais suggérée d'un personnage masculin dans les deux).
Pour en venir à "A Cat on a Hot Tin Roof", le film vaut notamment pour le duo Newman/Taylor, avec un Newman admirablement paumé et une Liz Taylor magnifique de puissance émotionnelle dans le rôle de l’intrigante Maggie mais aussi, d'un point de vue un peu "technique" pour sa magnifique BO parmi lesquels des morceaux de jazz pour plonger dans cette atmosphère sudiste particulière qui sert d'ancrage à l'action, qui nous fait bien interroger sur ce titre au départ et illustre bien la superbe métaphore du titre, tirée d’une réplique de Maggie "The Cat". Dans tout ce dramatique qui donne une certaine tension bénéfique, on a quand même quelques petites touches d’humour en contre-point avec la belle sœur insupportable, arrosé par une très forte odeur de dissimulation, comme ressort principal. (un peu dommage que ça soit l'unique ressort ou un ressort très central...par contre).
Il reste que j'ai énormément apprécié le film, également, pour les jeux « théâtraux » du casting qui sont tout à fait adaptés à une adaptation d’une pièce de théâtre notamment lors de ces silences aussi forts que les dialogues et de la scène de l'orage a l’image du film qui pourrait se voir comme une métaphore de tout ce film. Il en résulte que le film est imprégnant et immersif au point qu'on finit presque par se sentir comme "a cat on a hot tin roof".