L'intrigue est simple, laissez-moi vous la résumer à ma façon : une écervelée petite-bourgeoise (malgré tout attachante), pleine d'idéaux de paix et d'amour universels, part visiter un pays musulman pour découvrir le monde, les cultures et "apprendre plein de choses", vantant sa propre ouverture d'esprit sans se rendre compte qu'elle se comporte comme une duchesse. Bref, une touriste lambda. S'en suit un retour au réel des plus sordides lorsque son chauffeur de taxi la vend à un groupe islamiste.
Le décors sont plus symboliques que strictement réalistes ; mais pour le peu qu'on en voit, ça fonctionne bien. L'écriture naturaliste des dialogues frappe dès les premières minutes, ils respirent la spontanéité. Le film, c'est sa force, se place à hauteur d'homme, et non sur de grands enjeux ou des idéaux. Les évènements sont montrés trois fois, selon trois points de vue différents : celui de l'otage, du chauffeur de taxi, et d'un converti islamique. Chacun aura l'occasion de nous faire comprendre ses motivations personnelles.
La réalisatrice ne fait pas dans le misérabilisme ; nous n'avons pas affaire à des "déséquilibrés" ou à des "pauvres jeunes un peu perdus", mais à des fanatiques qui croient profondément en leur combat. La violence est toujours représenté hors-champs, ce qui ne l'empêche pas d'être horrifiante. On n'est donc pas sur un film de divertissement pour passer une bonne soirée, mais sur quelque chose de dur moralement. Si la réalisation n'est pas manichéenne en elle même, ça n'empêche pas un spectateur sain d'esprit de vouloir annihiler tout ce beau monde sous un tapis de bombes.