« The Great Flamarion » offre un rôle parfaitement écrit à Eich Von Stroheim à la rigidité prussienne qui le fait bien. Distant, hautain, sur de son succès et de son art, Flammarion semble impénétrable et indestructible, mais… il y a la garce fatale classique. La belle Mary Beth Hughes peine à lui apporter le côté fascinant et vénéneux que Lana Turner et Viviane Romance ont porté au sommet. Elle apporte ainsi un déficit de crédibilité à l’histoire. C’est d’autant plus regrettable que scénario et réalisation sont suffisamment denses pour accompagner avec intérêt la déchéance d’une star du Music Hall, malgré un suspens inexistant. Ils offrent même un grand moment de cinéma lorsque Erich Von Stroheim esquisse un pas de danse en attendant la nouvelle femme de sa vie. Le triangle amoureux sulfureux est complété par Dan Duryea dans le rôle du mari si désespérément jaloux qu’il a sombré dans l’alcoolisme. Même s’il ne fait pas partie des grands films d’Anthony Mann, sa réalisation très maîtrisée vaut bien une vision.