Le Yimou au style épuré de ses premiers films semble bien loin et, autant on ne s’en plaignait pas trop pour "Hero" ou encore "Flying Daggers", autant cette "Cité Interdite" manque incontestablement de mesure pour parvenir à séduire. Nul doute que les talents du cinéaste chinois savent se faire sentir tout le long du film, mais cette floraison de couleurs jusqu’à saturation, cette musique affreusement pompeuse et surtout cette balourdise de certaines scènes de combats (franchissant parfois la limite du ridicule) ont souvent raison du charme qu’aurait pu insuffler cette "Cité interdite". Dommage car l’histoire se révèle finalement assez forte et le duo Gong Li/Chow Yun Fat à la hauteur des espérances. Un film qu’on pourra malgré tout apprécier pour sa beauté plastique et certains moments épiques, mais qui souffre indéniablement de cette incroyable surenchère qui lui fait perdre beaucoup de sa saveur. Bon spectacle donc, mais à mille lieues de ce qu’un Yimou inspiré aurait pu en faire.