Pour ses derniers westerns, La colline des potences et Ceux de Cordura, Gary Cooper campe deux beaux rôles, plutôt ambivalents. C'est que ce western de Delmer Daves offre des personnages à la psychologie riche, et la traditionnelle dichotomie entre le gentil et le méchant en prend un coup. Gary Cooper est loin d'être le chevalier sans pur et sans reproche, mais dans les moments où il se révèle le plus dur et le plus rigide, il lui suffit d'un regard pour redonner à son personnage une dimension humaine. Et si les personnages torturés par leur passé, cela ne manque pas dans le western, Cooper et Daves parviennent à y apporter beaucoup de nuances. A l'inverse, Karl Malden joue ce qui s'apparente au méchant du film, bien qu'il puisse apparaître comme absolument touchant par moments. Au milieu il y a la femme, Maria Schell, fortement sympathique, mais n'hésitant pas à faire agir son charme sur Malden pour obtenir ce qu'elle veut.
Et que dire des seconds rôles, personnages pour la plupart sympathique, à l'exception de ce fanatique religieux caricatural, mais qui sûrs de leur bon droit peuvent devenir méprisants, voire lyncheurs. Car n'oublions pas que le titre V.O., c'est The hanging tree, soit cette arbre à la forme bien pratique pour son office qu'on aperçoit au début du film (et donc, fusil de Tchekov,...).
La psychologie et les relations entre les personnages prenant beaucoup de temps ici, les gunfights endiablés des westerns ne seront pas à l'ordre du jour, mais on aura de beaux paysages, et un village de chercheurs d'or que l'on découvrira pour la première fois dans son ensemble de haut, dans un très beau plan au gré de l'arrivée à cheval de Gary Cooper.
La colline des potences est donc à la fois un western traditionnel mais aussi un film assez original, qui mérite d'être vu. Delmer Daves, avec notamment 3h10 pour Yuma et La flèche brisée est un vétéran du genre dont l'humanisme n'est plus à prouver, et il nous offre une fois encore un film de qualité.