On connais tous DW Griffith car c’est lui qui un an plus tard a enchaîné « Naissance d’une nation » et « Intolérance », bien loin de ces monuments, il adaptait alors Edgar Allan Poe.


Malgré deux moments assez longs (la partie au début et


l’interrogatoire vers la fin


), ce film m’a beaucoup fasciné, déjà par la musique d’accompagnement qui enchaîne les morceaux : le premier étant un riff de guitare acoustique que j’ai trouvé plutôt sympa, collant à la mélancolie de ce qui se dégageait alors de l’œuvre. La musique est certes parfois agaçante, mais elle est très originale et assez dérangeante (


elle est ponctuée lors des hallucinations de jeune homme de cris étouffés de la victime


). La musique est vraiment une qualité et il y en as pas mal.
L’interprétation : Harry B. Walthall qui est dans pratiquement chaque scène, visage mince, hyper-expressif, corps élastique, il livre une performance déchaînée dans ce rôle de jeune homme confronté à sa conscience, sa belle est incarnée par la très jolie Blanche Sweet au visage enfantin. Le suspense évidemment : il y a une tension vraiment crescendo jusqu’au bout : les intertitres sont beaucoup de narration et nous guident vers ce qui va se produire, sans trop nous en révéler. On as vraiment le souffle coupé, parce que ça va de plus en plus loin : les hallucinations du jeune homme deviennent de plus en plus folles (il passe même un temps dans un sanatorium), il terrifie même sa belle. On a le souffle coupé quand le twist final – non je ne vais pas le révéler – apparaît : ce genre de twist était sans doute utilisé pour la première fois dans l’histoire du cinéma : on s’y attendait vraiment pas. Les expérimentations visuelles (surimpressions, flashs du christ crucifié ou des vampires qui n’en sont pas vraiment) avec un montage très rapide sont vraiment impressionnantes pour l’époque. Même si Griffith ne bouge pas vraiment sa caméra.
Tout ces éléments rendent ce film vraiment fascinant, bluffant : j’avais le sentiment après ces 84 minutes qu’on m’a foutu une claque en pleine gueule.
Mais ce film évidemment traite de manière particulièrement réaliste sur la façon dont notre cerveau prends notre contrôle.


« La conscience vengeresse » a plus d’un siècle mais il vaut vraiment son pesant d’or car l’histoire qu’il raconte est assez intemporelle, par le fait aussi qu’il y a très peu d’éléments montrant l’époque, si ce n’est les habillements des personnages. Ce film pourrait se dérouler aussi bien aujourd’hui. C’est une œuvre que je trouve très inspirante, par son côté jusqu’au boutiste et puis ce twist qui nous fout vraiment sur le cul. J’adore ce genre de scénarios qui vraiment hyper loin.

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le 26 juil. 2021

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Derrick528

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