N'ayant malheureusement pas vu le film de Wes Craven, je me garderais bien de faire des comparaisons. Toujours est-il que ce remake d'une efficacité implacable est remarquablement mené, offrant son lot de scènes stupéfiantes et sordides, où l'on se trouve pris en quasi-flagrant délit de soutien à l'auto-défense. C'est évidemment l'une des grandes forces de l'œuvre : au-delà du fait qu'elle soit simple, limpide et ultra-violente, elle dérange presque avant tout par son absence totale de morale, la seule chose nous venant à l'esprit étant :
« ouais, mais ils l'ont quand même bien mérité, ces enculés », tandis que l'on garde une certaine sympathie pour les parents de la victime, tombant pourtant dans la barbarie pure lors du dénouement.
« La Dernière maison sur la gauche » réussit ainsi son ambitieux pari : choquer intelligemment, en faisant réfléchir sur la nature des uns et des autres, trouvant une ambitieuse alchimie entre fond troublant et forme très percutante. Bref, voilà un film que l'on oublie pas de sitôt : reste maintenant à savoir l'effet que me fera la version de 1972 lorsque je la découvrirais dans un futur relativement proche...