La Dernière Maison sur la gauche par Pravda
Ici ça spoile à tout va.
Il n'y a pas que les méchants assassins délinquants drogués qui peuvent commettre des atrocités sanglantes, derrière l'image polie et jolie du couple bourgeois américain typique se cache une violence qui ne demande qu'une bonne raison pour éclater. Tremblez brave gens.
J'avoue, l'idée me plait assez, soit, mais avoir des idées c'est bien, encore faut-il savoir les mettre en scène, et vous pourrez me dire que je suis passée à côté du film, il n'en reste pas moins que pour moi il est mal fichu comme c'est pas permis. Et raté, car le côté "dérangeant / malsain / choquant" que l'on m'avait tant vanté, vous m'excuserez mais il ne m'a pas atteint.
Que ce soit les actes au mieux stupides, au pire totalement improbables de notre joyeuse bande de tueurs (et vas-y que je fourgue en plein jour, au su et au vu de tout le monde, les deux gourdes dans mon coffre. et que je me laisse attacher les mains dans le dos. et... j'en passe), la bluette country mignonnette lors des scènes de viols (sensée créer un décalage, elle m'a surtout empêcher de ressentir la quelconque horreur de ce qui se déroulait sous mes yeux tant j'avais envie d'enfiler mes santiags et de me lancer dans une line-dance épique), et, pire que tout, le duo comico-débilo lourdingue composé de Débile Premier, le shériff, et de son second Débile Second (l'adjoint du shériff) qui ne sont là que pour remplir les vides et nous amener à l'heure vingt de film. Un peu comme les plans qui s'éternisent sur des branches d'arbres ou les canards. Et dieu sait si j'adore les canards, mais pas dans les films d'horreur.
J'aurais pu ressentir de la pitié pour les deux jeunes-filles agressées si je n'avais pas passé le premier quart d'heure du film à les gratifier de tous les synonymes de godiches que je peux connaître.
J'aurais pu être esbaudie ou terrifiée par les tueurs s'ils s'étaient révélés autre chose qu'une bande de crétins des Alpes.
J'aurais pu me laisser prendre au jeu et moi aussi souhaiter voir papa et maman leur en mettre plein la gueule si seulement on n'avait pas tant appuyé le trait sur le fait que les méchants et ben ils sont vraiment très très méchants parce que, au choix, ils tuent des nonnes, des enfants et pire : même les chiens ! Les salauds ! Histoire que si pour les âmes peu sensibles que nous sommes, une jeune-fille violée ne nous émouvait pas plus que cela, nous remémorant l'homicide de ce brave Rex, on en soit quand même tout remonté.
Alors oui à l'époque peut-être que ça en ouvrait des yeux écarquillés et des bouches bées, mais personnellement j'étais plus à zyeuter l'heure en baillant aux corneilles qu'autre chose. Un peu comme pour La colline a des yeux d'ailleurs.
Désolé M'sieur Craven, je crois que toi et moi ça ne va pas être possible.