Richard Dembo filme, entre scène et coulisses, un championnat du monde d'échecs entre le grand maître Liebskind (M.Piccoli) et l'autre grand maître Fromm. Lequel des deux, qui ne s'apprécient guère, sera le gagnant?
On n'est pas indifférent au sort de la partie mais l'intérêt majeur du film se trouve ailleurs, dans les proportions humaines et politiques que recouvre la confrontation. D'une façon très schématique -un peu trop sans doute- Dembo oppose deux personnalités assez typées. D'un côté le champion Liebskind, apparatchik et gloire de la Russie soviétique, homme vieillissant et rigoureux; de l'autre, son challenger, russe également mais dissident réfugié à l'Ouest, jeune homme impétueux et imprévisible. L'opposition de styles n'échappera à personne.
La mise en scène, uniforme et un peu terne, fait alterner les temps de jeu -insuffisamment pour qu'on éprouve le mécanisme intellectuel des échecs- et les discussions tactiques ou certains moments intimes de chacun des joueurs avec son "staff". Et puis, insensiblement, l'enjeu de la partie devient politique lorsque Liebskind, menacé de perdre, les soviétiques
tentent, pas fair-play, de déstabiliser le caractériel Fromm.
Nul doute, qu'au-delà des qualités propres du film, cet aspect où sont démontrées les manigances soviétiques a du inciter les Américains à décerner à "La diagonale du fou" l'Oscar du meilleur film étranger...Piccoli, forcément à l'aise dans ce rôle d'intellectuel, compose un Liebskind convaincant à défaut d'être surprenant.