Je suis censé le savoir, pourtant, que le thriller domestique n'est pas un genre que j'affectionne...
Déjà, le huis-clos en général, je ne suis pas un immense fan, mais sous forme de thriller c'est encore pire, je trouve que ces deux aspects se marient mal, et je finis presque toujours par n'ennuyer, depuis le séminal "Rear Window" jusqu'aux tentatives plus récentes telles que "Single White Female", "Panic Room" ou "Disturbia" (entre autres).
Ce qui n'a pas manqué de se produire une nouvelle fois devant "The Woman in the Window", film ayant connu une post-production chaotique (acquisition de la Fox par Disney, projections-tests catastrophiques suivis de re-shoots, changement de compositeur au profit de Danny Elfman...) avant d'atterrir finalement sur Netflix.
Ce contexte néfaste peut partiellement expliquer le ratage, mais c'est surtout le manque d'originalité et la prévisibilité du scénario qui plombent cet exercice de style, saturé de références hitchcockiennes.
On se retrouve face à une énième héroïne alcoolique et névrosée, porteuse d'un douloureux trauma (dévoilé tardivement par un flashback explicatif), et confrontée à des voisins étranges qui semblent cacher de lourds secrets.
Bref, tout cela sent le déjà-vu, malgré les efforts méritoires d'une Amy Adams adipeuse pour donner du relief à son personnage.
De son côté, le réalisateur Joe Wright s'efforce de booster son récit par une mise en scène dynamique, à l'aide notamment de décors mobiles parfois impressionnants, mais certains de ses effets visuels apparaissent grossiers ou maladroits.
Surtout, le rythme ne décolle pas, en particulier dans la première partie.
La seconde moitié se révèle heureusement plus enlevée, de sorte que l'ensemble s'avère anodin et sans éclat, mais à peu près regardable.
Finalement, la déception tient surtout aux promesses nées d'un très joli casting, qui apparaît clairement sous-exploité (hormis Amy Adams, présente dans chaque plan ou presque).
La palme revient à Jennifer Jason Leigh, réduite à de la simple figuration, mais Anthony Mackie, Gary Oldman, Wyatt Russell et Brian Tyree Henry n'ont pas non plus grand chose à se mettre sous la dent. Reste Julianne Moore, resplendissante, qui irradie de son talent l'unique (longue) scène où elle apparaît.