La possédée du lac est un film à la frontière entre le cinéma populaire et le cinéma d’auteur. Le titre est assez absurde car il n’y a aucune « possédée » dans le film. La femme du lac, traduction littérale du titre original et, semble-t-il, titre adopté pour une sortie en salle en France en 1966 dans quelques villes de province, est beaucoup plus adéquat.
L’aspect existentiel du film, le mal-être intérieur de son personnage principal en quête de vérité, font penser à Antonioni. Mais la musique et certains aspects du film font penser au Vertigo d’Hitchcock.
Le film est aussi à cheval entre deux genres populaires, le film fantastique et le giallo. Il n’y a cependant aucun élément réellement fantastique dans le film, si ce n’est une atmosphère extrêmement étrange qui pèse sur cet hôtel et cette petite ville touristique pendant la morte-saison. Et ce n’est pas réellement un Giallo, malgré une enquête et un assassin, car il n’en partage pas vraiment les codes.
Le casting est d’un très beau niveau, avec évidemment la superbe Virna Lisi dont la beauté illumine le film bien qu’elle n’apparaisse qu’en flash-back, mais on appréciera plus particulièrement Salvo Randone absolument excellent dans le rôle du directeur de l’hôtel. Enfin, La possédée du lac bénéficie d’une très belle photographie en noir et blanc signée Leonida Barboni.
Bref un film assez inclassable mais très envoûtant.