« Designing Woman » est un des rares films de Minnelli sans passerelle entre le rêve et la réalité qu’il magnifie. Guère plus de rupture sociétale comme dans ses trois œuvres pécédentes, en fait peu de message. A la place des personnages vivant dans la paraître, ratrappés par le réel, offrent ainsi un règlement de compte assez féroce, sur deux mondes incompatibles qui semblent se rencontrer uniquement sur l’oreiller. Selon un procédé très Minnellien, la personnalité des protagonistes est révélée au travers des, très soignés comme toujours chez le réalisateur, décors dans lequel ils vivent. Au passage, dans ce mélange de pastiche sur la création d’un musical, mélangé à une parodie de film noir, la presse, le monde du sport professionnel et celui de la mode en prennent pour leur grade, et, par la même occasion, une certaine élite neworkaise. Souvent drôle, avec quelques gags mémorables dont celui du pantalon avec la pulpeuse Lori Shannon (Dolores Gray) ou le célèbre « Maxie Stultz dort les yeux ouverts » devenu culte, le réalisateur avec une élégance suprême pique de la pointe sans jamais en avoir l’air. Assurément un des sommets de la comédie américaine, avec Lauren Bacall et Gregory Peck à contre emploi (Minnelli voulait James Stewart et Grace Kelly, mais cette dernière était devenue princesse), épaulée par une Dolores Grey épatante. Le reste du casting est parfait, avec une mention à l’inquiétant Chuck Connors (Johnny ‘O’) et bien sur au grand spécialiste du rôle de « sonné » du cinéma américian : Mickey Shaughnessy (Maxi Stultz). Cette comédie hilarante, visuellement brillante, pleine de grâce, imaginative et parfois inattendue offre des qualités propres comme l’autodérision renforcée dès le début par des voix off, décalées par rapport à l’image. L’aspect burlesque y est traité avec élégance et subtilité, si bien que l’ensemble permet de passer un excellent moment.