Etude de la maternité dans tous ses états,à l'approche de la Fête des Mères.Il n'y a rien de bon à attendre de la productrice-réalisatrice-scénariste Marie-Castille Mention-Schaar,du coup on n'est pas déçu par ce gloubi-boulga utéro-féministe.Il est de notoriété publique que le féminisme c'est son truc,remember le catastrophique "Bowling",et pourquoi pas,après tout c'est une femme,rien de choquant à ce qu'elle prêche pour sa paroisse.Là où ça devient problématique,c'est quand elle en profite pour nous fourguer des oeuvres si ratées que c'en est limite regardable.Au début on croit à un remake français du "Joyeuse Fête des Mères" du défunt Garry Marshall,sorti deux ans plus tôt.Des mamans et leurs enfants éparpillés dans la même ville,qui se croisent ou pas et entretiennent des rapports souvent compliqués,la structure est identique mais là on ne rigole pas comme aux States,on fait dans le sociétal de choc et on se prend grave au sérieux.Question mise en scène c'est assez lamentable,les scènes molles se succédant tristement au son d'une affreuse musique pour suicide assisté,tandis que la narration bordélique nécessite un certain temps avant qu'on saisisse bien qui est qui et les rapports qu'entretiennent les personnages.MCMS ne néglige pas pour autant la pose prétentieuse et elle a trouvé un gimmick qu'elle utilise à satiété,les amorces de dialogues en hors-champ.On ne voit pas d'emblée le protagoniste qui parle,et ça dure,jusqu'à ce que finalement la miss ne se décide à le cadrer.Si ça ne sert à rien ça fait genre et ça prolonge le métrage,ce qui n'est pas du luxe vu la vacuité du script.On découvre donc les difficultés relationnelles entre mères et enfants,une ribambelle de gonzesses du style précieuses ridicules étalant péniblement leurs états d'âmes de progressistes occidentales gavées.Bien sûr on couvre tous les angles et on n'oublie personne,des fois qu'un lobby quelconque se sentirait lésé.Naturellement ça se passe à Paris-Boboland,dans des milieux huppés,on n'est pas chez les ploucs quand même.Il y a de la romancière,de la journaliste,de la comédienne,de la prof d'université,de la toubib,de la commerçante et,cerise féministe sur le macaron,la présidente de la République en personne.Rien que du beau monde à part une pute asiatique pour le quota tiers-mondiste,mais sa présence est réduite.Toutes les vaches sacrées de la post-modernité sont convoquées pour ce sinistre défilé mondain d'où émerge un trio de pétasses entretenant des rapports d'amour-haine avec une mère irresponsable qui ne s'est jamais occupé d'elles mais qu'elles aiment très beaucoup malgré tout.On se demande pourquoi du reste car la vieille perd la boule et ne fait rien qu'à les rembarrer dans ses moments de lucidité.Mais bon on lui pardonne,c'était une pionnière,une aventurière,une femme libre et en avance sur son temps qui avait mieux à faire que de s'encombrer de sa progéniture,par exemple voyager et baiser,ce qui est plus cool que de torcher les mômes,convenons-en.Tout ça se terminera en scène larmoyante dans un EHPAD.Parallèlement nous avons une comédienne qui elle aussi rencontre quelques ennuis cognitifs à la suite d'un AVC.Alors elle son fardeau c'est son fils possessif qui ne la lâche pas d'une semelle tandis qu'elle voudrait être tranquille et ne pas l'avoir sur le dos en permanence.Pour se détendre elle se met à prendre des cours de claquettes,un de ces trucs sympas que font les vieux maintenant histoire de rester dans le move.La journaliste est obsédée par sa carrière et n'a pas de temps à consacrer à ses deux enfants,qui le lui reprochent au point qu'elle finira par culpabiliser.Pas facile d'être mère et femme active dans ce monde misogyne,on le sait bien.La prof est maquée avec un de ses étudiants,syndrome Macron,qui voudrait lui faire un gosse mais elle n'est pas d'accord car elle est traumatisée par ses relations tendues avec sa propre mère.La toubib va adopter une petite africaine,ingrédient obligatoire dans un tel film.Bon,on n'a omis personne?Pas de bad buzz en vue?Ah si évidemment,le couple homo,où avions-nous la tête!Ce sont des mamans comme les autres,ou presque.Là le point sensible est le désaccord entre le vieux fleuriste,homo à l'ancienne qui assume son impossibilité procréative,et le jeune barbu qu'il baise et qui,en bon post-moderniste,veut son gosse quand même.Globalement les femmes sont fortes et les mecs sont des lavettes émasculées,selon le bréviaire néo-féministe en vigueur.Le sommet est atteint avec les segments concernant la présidente,un régal pour connaisseurs.La pauvre est victime,ou croit l'être,du machisme ambiant et cache au public,du moins c'est ce qu'on suppose,qu'elle a récemment eu un bébé.On ne saura jamais comment elle a pu dissimuler ça,ça se voit un peu d'habitude,mais le fait est là et elle souffre de surcroit de ne pas éprouver grand-chose pour le nourrisson,mais c'est pas grave il parait que c'est fréquent donc au diable les scrupules!A propos de ce personnage il semblerait que Marie-Castille,le mot "Castille" est important,ait méchamment fantasmé non seulement sur l'arrivée d'une femme à l'Elysée,comme si ça n'allait déjà pas assez mal,mais qu'en plus elle ait cru fermement à l'irrésistible ascension d'Anne Hidalgo.En effet notre sémillante chef d'état se nomme Anne et est d'origine espagnole.Bon,vu de maintenant c'est plutôt désopilant,d'autant qu'à propos de maternité on a su que même le fils de l'édile parisienne n'a pas voté pour sa maman.Quelle ingratitude les gosses!Un gros casting a été réuni,comme quoi il n'est nul besoin d'avoir du talent ou un scénario pour rameuter de la vedette,être dans l'air du temps et conforme à la doxa dominante suffit.Le trio d'anciennes fait peine à voir,surtout la malheureuse Marie-Christine Barrault qui a arrêté le Slim Fast depuis longtemps.Carmen Maura joue la mère de la présidente et est curieusement employée à garder les gosses de la journaliste.Manière sans doute de montrer qu'on a su rester simple chez les immigrés de la première génération mais scénaristiquement ahurissant.Nicole Garcia fait vaguement illusion en actrice légèrement alzheimerisée qui se met aux claquettes un an après avoir dirigé un cours de danse dans "De plus belle".Chez les plus jeunes on a Clotilde Courau en punaise obsédée par son boulot,Pascale Arbillot en fille chien battu douloureuse,Olivia Côte en enseignante hystéro qui se tape un jeune,Noémie Merlant qui imite Greta en débile à couettes et,le meilleur pour la fin,Audrey Fleurot en élue à la magistrature suprême.Sans vouloir être médisant ça sent le mistcasting énorme cette affaire.On peine à croire qu'elle sache seulement lire,alors présidente de la République c'est un peu surréaliste.Parmi les mecs mous du zob on remarque Vincent Dedienne en fils possessif et Pascal Demolon en fleuriste pédé.Quant à Gustave Kervern en homme d'affaires époux de la présidente,ça touche au sublime.Le gars a juste l'air d'un clodo et le voir pouponner sous les ors de la République est un spectacle de choix.Pour compléter la distribution on a fait appel à quelques ringards,dont deux anciennes de "Plus belle la vie",Marion Christmann et Caroline Bourg.