Céleste est une jeune femme de 19 ans. Dès le début, elle liste les différentes substances qu'elle a déjà expérimenté depuis ses 14 ans, et dont elle présente une accoutumance pour certaines. On entend alors des noms bien sinistres ; shit, kétamine, cocaïne, MDMA, héro...
Le constat est posé, et très vite, le film nous montre que l'addiction aux drogues dures est un démon qui travaille en équipe. L'isolement, les dettes, les tensions avec les proches, l'éloignement qui amènent à l'errance, la précarité, les mauvaises fréquentations... La spirale vicieuse.
Toutefois, le tableau ne sera pas noir tout au long du film, bien au contraire. La vie est faite de mouvements, de hauts et de bas, de montées et de (re)chutes...
Les deux actrices y jouent excellement. Elles endossent leurs rôles à la perfection au point d'en être convaincantes et donner corps à l'histoire.
C'est là où leur jeu si juste, et ce scénario simple, nous donnent un film qui brille par sa justesse. Certes, les plans de caméra sont imparfaits, mais ce film social a presque une touche de documentaire qui nous fait pardonner son cadrage un peu erratique.
Dans cette simplicité et cette précision, on y trouve des détails de la vie quotidienne qui m'ont passionnés. Ces détails très précis dans le ton d'une fille qui fait des reproches à sa mère, le bruit d'un poing rageur qui s'abat sur une table, le regard libidineux d'un fêtard sur une accro qui veut se montrer sous son meilleur jour, on y retrouve les fibres de la vraie vie, la nôtre.
Car oui, on connait tous ces salles au papier peint vieillot, ces yeux cernés qui regardent le sol en écoutant des paroles qui résonnent en nous. On connait tous ces engueulades avec nos proches, ces moments de lâcher-prise où l'on rit un peu, ces matins où l'on est accablés par le doute mais où il est nécessaire de se rendre au travail...
Et bon sang, ça fait du bien de voir tout ça transposé à l'écran.