Récemment, j'ai revu avec plaisir "Le quart d'heure américain", ce qui m'a donné envie de retrouver ce genre d'ambiance eighties un peu nostalgique, franchouillarde et bon enfant.
C'est dans ce contexte que tombe ce 6 pour "La fiancée qui venait du froid", note visiblement très généreuse par rapport à l'ensemble de mes éclaireurs - même en sachant que les comédies françaises sont traditionnellement mal-aimées sur Sens Critique.


Il est certain que le deuxième film de Charles Nemes, un réalisateur à la filmo aussi hétéroclite que médiocre (proche du Splendid au début des années 80, avant de diriger Eric et Ramzy vingt ans plus tard, sans oublier le second volet ciné de "Caméra café"), demeure une petite comédie très oubliable, mais non dénuée de charme, en particulier lorsqu'on est sensible aux attraits de cette époque.


L'aspect purement humoristique s'avère certes très moyen, ce qui explique sans doute la faiblesse des notes : on ne se bidonne pas devant "La fiancée…", à l'image du comic relief campé par Gérard Jugnot, un personnage de colocataire incrusteur ni très original ni très marrant.


Mais justement, "La fiancée…" n'est pas une franche comédie, puisque la trame narrative s'articule autour d'un mariage blanc, contracté par le héros publicitaire (Thierry Lhermitte) dans le but de sauver de la prison une jeune opposante polonaise, en pleine période de répression du régime communiste envers Solidarnosc, et peu avant l'état de siège instauré en décembre 1981.
Cette arrière-plan politique apporte au récit une certaine gravité, et un minimum de profondeur.


L'autre atout majeur de "La fiancée…" réside dans son casting féminin. La blonde héroïne est interprétée par la jolie hollandaise Barbara Nielsen, que beaucoup ont découvert l'année suivante, largement dénudée dans "L'année des méduses" de Christopher Frank. Son charme atypique fonctionne bien ici, dans la peau d'une varsovienne écartelée entre passé et avenir.
Côté français, la pétillante Sophie Barjac hérite d'un rôle un peu ambigu, pas inintéressant.
Deux visages typiques des années 80, parfaitement en harmonie avec le charme eighties du film.


Dommage que la mise en scène de Charles Nemes s'avère aussi brouillonne, à l'image d'un dernier tiers plus laborieux, où le réalisateur-scénariste n'a plus grand chose à raconter, semble-t-il.
La musique de Robert Charlebois ne restera pas non plus dans les mémoires, mais dans l'ensemble j'aurai passé un moment agréable à découvrir cette comédie parfois douce-amère, à l'image de son dénouement plutôt audacieux.

Val_Cancun
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Thierry Lhermitte et Les meilleurs films avec Gérard Jugnot

Créée

le 27 juil. 2019

Critique lue 493 fois

6 j'aime

2 commentaires

Val_Cancun

Écrit par

Critique lue 493 fois

6
2

D'autres avis sur La Fiancée qui venait du froid

La Fiancée qui venait du froid
Boubakar
4

Mariage arrangé, ou presque.

Bien qu'il y ait Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot, ce film se veut plus sérieux que son casting ne le laisse penser. Le premier est un réalisateur reconnu de films publicitaires qui héberge le...

le 26 mai 2020

2 j'aime

La Fiancée qui venait du froid
stebbins
4

Le quart d'heure franchouillard

Rien de nouveau sous le soleil de Pologne avec cette comédie dramatique insignifiante, fondue dans la masse productive du cinéma français des années 80. En quelques mots : Lhermitte en godelureau...

le 16 août 2018

2 j'aime

La Fiancée qui venait du froid
inspecteurmorvandieu
4

Critique de La Fiancée qui venait du froid par inspecteurmorvandieu

Un jeune réalisateur de pub se laisse convaincre de contracter un mariage blanc avec une opposante polonaise menacée de prison dans son pays (oui, oui, ce n'est pas encore glasnost et...

le 14 oct. 2024

Du même critique

Baby Driver
Val_Cancun
4

L'impossible Monsieur Baby

Cette fois, plus de doute, le cinéma d'Edgar Wright, quelles que soient ses qualités objectives, n'est définitivement pas pour moi. D'ailleurs je le pressentais déjà fortement (seul "Hot Fuzz"...

le 20 juil. 2017

60 j'aime

15

Faites entrer l'accusé
Val_Cancun
9

Le nouveau détective

Le magazine haut de gamme des faits divers français, qui contrairement aux (nombreux) ersatz sur la TNT, propose toujours des enquêtes sérieuses, très documentées, sachant intriguer sans tomber dans...

le 2 avr. 2015

50 j'aime

11

Bullet Train
Val_Cancun
4

Compartiment tueurs

C'est le genre de film qui me file un méchant coup de vieux : c'est bruyant, bavard, ça se veut drôle et décalé mais perso ça m'a laissé complètement froid, tant les personnages apparaissent...

le 4 août 2022

49 j'aime

17