L'exemple-type du film porté à bout de bras par son sujet. Car si Eran Riklis fait honnêtement le travail derrière la caméra, cela reste très sage, d'autant que l'émotion qu'aurait dû susciter une telle histoire l'est moins que prévu. Pour autant, « La Fiancée syrienne » est tellement éclairant sur ce qui peut se passer en Israël et surtout en Syrie, que ce soit face aux mentalités ahurissantes des uns ou l'extrême intolérance des autres (voire des deux en même temps), qu'on se sent un minimum concerné par ce mariage transformé en parcours du combattant sans aucune raison valable.
De situations surréalistes en comportements indécents, le scénario a ainsi quelque chose d'étonnant, d'autant qu'il se déroule exactement lors de l'arrivée de Bachar el-Assad au pouvoir, rendant avec le recul encore plus forte l'impasse dans laquelle se trouve les différents personnages. A noter enfin une bonne interprétation générale, nettement dominée toutefois par Hiam Abbass, impressionnante de dignité et de sensibilité dans ce qui est clairement le plus beau rôle du film. Bref, une œuvre sur laquelle on a pas forcément des millions de choses à écrire, mais que l'on est content d'avoir vu, et donc que l'on recommande.